KALI – coup de foudre

 

par Florica Steva


Dans la deuxième année de yoga, on a commencé l’étude des dix Grandes Puissances Cosmiques de MAHA VIDYA YOGA. Ce sont des Personnifications Eternelles de DIEU.

La première Grande Puissance Cosmique dans laquelle on allait recevoir l’initiation était KALI, la Grande Puissance Cosmique du Temps. KALI a été pour moi un « amour à première vue » ou, plus précisément « avant la première vue ».

A partir du moment même où j’ai commencé à apprendre quelque chose sur elle, j’ai senti une grande attraction. A ma surprise, je la sentais comme un être vivant. D’autre part, KALI me faisait peur. La peur envers elle était générée par sa représentation iconographique, symbolique, qui peut sembler au non-avisé comme étant tout à fait terrifiante. Ces sentiments contradictoires faisaient de sorte que j’attendais avec impatience l’initiation dans son MANTRA, que j’ai d’ailleurs reçu le jour de la fête de mon prénom, le Dimanche des Fleurs en 1999.

Pendant la méditation de communion avec cette Grande Puissance Cosmique, réalisée au cours immédiatement après l’initiation, je l’ai invoqué et je l’ai prié de se révéler à moi sous la forme d’un état spécifique, à son choix, que je puisse utiliser en tant que « modèle » pendant les méditations (LAYA YOGA) que j’allais faire avec son MANTRA. KALI s’est révélée à moi comme étant une belle femme, puissante, d’une pureté particulière et d’une force imbattable. Rien ne pouvait lui s’opposer.

Suite à son action, l’Univers apparaissait dans ma vision intérieure comme étant vert, pur et propre, il devenant ainsi par l’action de « nettoyage » que la Grande Puissance Cosmique du Temps réalisait dans l’Univers entier.

J’ai très clairement senti la façon d’agir de KALI, quel est son rôle dans l’évolution spirituelle et tous ceux-ci m’étonnaient, car je constatais qu’elle n’était plus pour moi la Grande Puissance Cosmique de la Mort par la dévoration du Temps et elle n’avait rien de mal ou de morbide. Contrairement à mes attentes, KALI m’apparaissait belle, jeune et brillante, non pas noire et terrible. Elle était merveilleuse, bonne, extraordinaire, je sentais pour elle de l’amour et de la reconnaissance.

Après que mes connaissances théoriques sur KALI se sont approfondies, je me suis rendue compte qu’à moi, dans les méditations d’invocation et de communion que je réalisais en pratiquant LAYA YOGA avec le MANTRA et simultanément me concentrant sur le YANTRA de KALI, elle m’apparaissait toujours comme BHADRA KALI, la Mère Divine pleine de grâce, car elle manifestait envers moi seulement de la bonté et de la douceur.

Le son subtil du MANTRA de KALI a commencé se faire entendu depuis l’initiation. C’était un son haut, plein de pureté, qui me charmait et faisait fondre en lui. J’étais emportée par un bonheur et un désir de la voir si grand que je l’appelais : « KALI, ma bien-aimée, je t’attends, viens ! » C’était comme un rencontre avec un grand amour.

Je réalisais chaque jour des méditations LAYA YOGA avec KALI, en utilisant tant le MANTRA reçu à l’initiation, que son YANTRA. Le YANTRA est un diagramme géométrique où sont synthétisées les caractéristiques essentielles symboliques d’une Grande Puissance Cosmique, par exemple, et est utilisé en tant que support extérieur de communion télépathique et liaison spirituelle avec la Grande Puissance Cosmique en question. J’arrivais à visualiser le YANTRA de KALI assez bien. A un moment donné, dans une méditation de ce genre, j’ai eu la vision de son YANTRA comme si entouré par des flammes. L’image subtile du YANTRA était entourée par des flammes dorées comme si le YANTRA avait pris feu. Dani, mon instructeur de yoga, m’a expliqué que par concentration et focalisation sur ce YANTRA, je l’avais chargée d’une énergie spécifique, ce qui a déterminé l’activation et la dynamisation de celle-ci. A travers ces flammes, KALI m’a révélé une de ses façons de se manifester, c’est-à-dire le feu.

Une fois, KALI s’est révélée à moi dans la méditation par la vision d’un grand serpent en position verticale, exactement devant moi, de sorte que la tête de celui-ci arrivait jusqu’au niveau d’AJNA CHAKRA. Le serpent symbolisait KUNDALINI SHAKTI déroulée, éveillée, car il est connu qu’au niveau de l’être humain, KALI est l’énergie KUNDALINI.

A l’époque j’étais surprise par le fait que tous ces aspects apparemment purement théoriques sont, en fait, vives et perceptibles ; souvent, je percevais KALI comme une présence énergétique qui se trouvait devant moi. Parfois elle me « parlait », elle me disait qu’elle m’apporterait la connaissance.

Un jour, en m’asseyant pour réaliser la méditation de communion avec KALI, elle s’est révélée immédiatement ; je l’ai « vu » étonnamment belle et puissante, mais, à ma surprise, peu de temps après j’ai eu la vision d’une autre femme, pauvre, laide, bossue ; ceci symbolisait en fait la somme des défauts et des faiblesses de ma personnalité éphémère. KALI m’a dit alors, en me montrant la femme : « Tu la vois ? Saches que tout ce qui est mal, laid et faible devra disparaître, donc cette femme aussi devra “ mourir ” ». En comprenant immédiatement le message de ce que KALI m’avait dit, j’ai osé de la prier : « Je t’en prie, sois douce ! », « Oui, je vais faire ainsi, je vais “ nettoyer ” avec douceur », m’avait répondu KALI et je dois avouer maintenant que tout ce qu’elle m’a offert, elle l’a fait avec bonté et douceur.

KALI est pour moi un être vivant à qui je peux parler, qui je peux prier tas de choses. Après un certain temps où je n’ai pas réalisé trop consciencieusement le SADHANA de l’adorer, je l’ai prié dans une méditation de m’aider à évoluer spirituellement et à éliminer la peur de la mort. Je savais qu’elle détient ce pouvoir, d’éliminer la peur. J’attendais qu’elle se révèle à moi, comme d’habitude, mais rien. Je l’appelais, je l’invoquais, mais sa réponse n’était que le silence. Soudainement, je me suis rendue compte quelle est la raison de son silence et je lui ai dit : « KALI, tu es “ fâchée ” parce que je n’ai plus réalisé aucune méditation avec ton MANTRA depuis longtemps. J’ai commis une erreur, je la regrette, je t’en prie, pardonne-moi ! » Je crois qu’elle a senti mon regret et m’a pardonné, car après un certain temps elle s’est révélée à moi en tant que nuit éternelle. Ceci fût pour moi une grande surprise, car, jusqu’alors, je n’avais plus pensé à cette hypostase.

Je lui ai dit : « KALI, cette hypostase à toi est la plus difficile à comprendre pur moi ». Mais KALI a gardé inébranlable l’hypostase de « nuit éternelle » et alors j’ai cherché à la comprendre, mieux dit la sentir. Peu à peu j’ai commencé à percevoir que dans cette nuit éternelle je suis infinie et j’ai vécu l’état de béatitude qui demeure longtemps après la méditation, si la méditation est réussie. Et bien que je vivais la béatitude, je n’arrivais pas à comprendre. Et j’ai dit à KALI : « Je ne comprends pas, je sais que la nuit éternelle c’est PRALAYA et que là il n’existe plus rien, que SHIVA et les Grandes Puissances Cosmiques et les êtres achevés spirituellement. Alors comment se fait-il que je vive ce sentiment d’être infinie dans la nuit éternelle ? » Alors KALI m’a répondu que ceci : « Tu ne meurs jamais. Tu es éternelle, comme moi. » Sa réponse m’a étonné. Je ne comprenais pas toujours, mais certaines de ses réponses sont surprenantes. Bien qu’on ressente parfois le besoin d’explications plus amples, on ne le reçoit pas toujours lorsqu’on les attend.

KALI m’a fait un don, se révélant à moi comme étant BHADRA KALI dans un rêve plein d’enseignements que je vais raconter maintenant. J’ai rêvé que je me trouvais, dans un printemps, au camp spirituel yogi de vacances d’Herculane. Il semblait que j’étais au bord d’une rivière de montagne, comme Cerna, une rivière non pas profonde, mais rapide, qui pouvait être traversée en marchant sur des rochers dont la surface était glissante. Au bord où je me trouvais il y avait aussi d’autres pratiquants du yoga. Sur l’autre bord s’élevait à côté de l’eau une haute montagne. Environ trois quarts de la montagne pouvaient être escaladés en grimpant, parce que, bien qu’il soit presque vertical, il y avait aussi des bouts de rochers auxquels on pouvait s’accrocher. Le dernier tiers de la montagne, jusqu’au sommet, était formé d’une paroi rocheux lisse et parfaitement vertical, plus haut que la taille d’un humain. On devait surmonter la montagne. Les autres pratiquants de yoga, jeunes et courageux, ont traversé l’eau, se sont grimpés sur la montagne et sur la dernière partie, celle lisse, ils ont pris de l’essor, ils ont saisi le sommet de la montagne et avec un élan puissant ils l’ont traversé, en passant au-delà. Je regardais terrifiée et je me disais que j’ai peur de traverser la rivière, pas de question d’escalader la montagne.

Lorsque je me trouvais au bord de la rivière, indécise et terrifiée, je vois apparaître à côté de moi BHADRA KALI sous l’apparence d’une femme jeune, vitale et belle et me dit : « Je vois que tu as très peur de la traverser. Fermes les yeux et prends ma main, je vais te conduire. » J’ai fait de même, mais lorsque – après un certain temps – j’ai ouvert les yeux, j’ai constaté avec surprise et épouvante que BHADRA KALI m’avait emportée non pas à travers l’eau, mais dans la ville à la base de la montagne où il n’y avait plus de rivière, de montagne, de yogis ou autres. J’ai commencé à pleurer avec désespoir et demander : « KALI, où m’a tu emmené ? ». Elle m’a dit : « J’ai vu que tu avais tellement peur de traverser la rivière que j’ai ressenti beaucoup de compassion pour toi, c’est pour cela que je t’ai emmené ici ». Alors j’ai compris que BHADRA KALI m’avait donné, avec douceur, une leçon d’où il ressortait que, faute de la lucidité et du discernement spirituel, la pitié envers moi-même et mes faiblesses peut me conduire quelque part très loin de la libération spirituelle, là où la pleure et les regrets amers sont inutiles.

Ma relation avec KALI n’a pas cessé. Parfois, lorsque j’ai besoin de son aide, elle me soutient, pleine d’amour. Je vais la rencontrer en son hypostase de contrepartie féminine ou énergie de SHIVA MAHAKALA dans le cadre du cours de KALA CHAKRA, auquel je me suis inscrite depuis peu de temps ou dans d’autres circonstances, parfois décisives, dans la vie.


Fragment du livre Le chemin vers la divine lumière, par Florica Steva.

 

yogaesoteric
25 mai 2018

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