De la pauvreté mondiale à l’exclusion et à la détresse : allons à contre-courant de la guerre et de la mondialisation (1)

 

Cet article est important, il détaille par le menu ce qui attend l’humanité, s’il n’y a pas entente entre les peuples, pour contrer la guerre permanente, et la pauvreté qui va avec. « Pour ce faire, il faudra une solidarité, une unité et un engagement sans précédent dans l’histoire du monde. », dit Michel Chossudovsky. C’est la condition essentielle pour retrouver un monde où enfin, la Paix, la Planète, la Liberté et le Droit des Peuples seront les buts à atteindre pour tous. Encore faudrait-il, que les gens aient conscience des enjeux.

« La sociologie de la justice », le thème bien d’actualité de la conférence nationale de la Philippine Sociological Society de 2017, tenue à la UP Cebu, doit être envisagée dans l’optique d’un nouvel ordre mondial qui détruit les pays souverains à coups de conflits armés et de « changements de régime ».

Des pans importants de la population mondiale s’appauvrissent aussi en se faisant imposer des réformes macroéconomiques meurtrières. Ce nouvel ordre mondial se nourrit de la misère humaine et de la destruction de l’environnement, créée un apartheid social, encourage le racisme et les conflits ethniques et mine les droits des femmes.

« Le 7 octobre 2017 marque le 16e anniversaire de l’invasion illégale de l’Afghanistan par les USA et l’OTAN. » – Michel Chossudovsky, University of the Philippines, Cebu, 7 octobre 2017

Le monde est parvenu au seuil de la crise la plus grave de l’histoire moderne. À la suite des événements tragiques du 11 septembre 2001, lorsqu’ils ont déployé la plus grande puissance militaire depuis la Deuxième Guerre mondiale, les USA se sont engagés dans une aventure militaire qui menace l’avenir de l’humanité. La guerre est présentée comme une entreprise favorisant la paix. La justification des guerres menées par les USA est la « responsabilité de protéger » (R2P), dans l’intention d’instaurer une « démocratie » occidentale (à la Trump) partout dans le monde.

Les conflits mondiaux font partie intégrante du programme néolibéral. Guerre et mondialisation sont étroitement liées. On a affaire à un projet impérialiste qui sert en gros des intérêts économiques et financiers mondiaux dont Wall Street, le complexe militaro-industriel, les géants du pétrole, les conglomérats biotechnologiques, les grandes sociétés pharmaceutiques, la narcoéconomie mondiale et les géants des médias et de l’information.

Le 11 septembre 2001, qui a été suivi de l’invasion de l’Afghanistan le 7 octobre 2001, marque aussi le lancement officiel de la soi-disant « guerre mondiale contre le terrorisme », qui a servi de prétexte aux guerres et aux interventions menées par les USA et l’OTAN au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne, en Asie centrale et en Asie du Sud-Est.

La guerre mondiale contre le terrorisme est une fausse guerre

Al-Qaeda et ses différentes filiales, dont le groupe armé État islamique-Daech, sont des créations des services secrets étasuniens, une réalité qui est abondamment confirmée.

Doctrine de l’utilisation préventive d’armes nucléaires

Simultanément, un revirement majeur de la doctrine nucléaire des USA s’est produit avec l’adoption de la doctrine de la guerre préventive, autrement dit, de la guerre comme mesure « d’autodéfense ». La doctrine de la guerre préventive s’applique aussi au recours aux armes nucléaires à des fins préventives. En 2002, l’administration étasunienne a fait valoir le concept de guerre nucléaire préventive, nommément l’utilisation d’armes nucléaires contre les ennemis des USA en tant que mesure d’autodéfense.

L’administration Trump menace ouvertement le monde d’une guerre nucléaire. Comment peut-on s’opposer à cette proposition diabolique et absurde lancée par l’administration étasunienne voulant que l’utilisation d’armes nucléaires contre l’Iran ou la Corée du Nord va « rendre le monde plus sûr »?

Recherché : le mouvement antiguerre

Depuis l’invasion et l’occupation de l’Irak, le mouvement antiguerre est mort. C’est le militantisme parcellaire souvent financé par Wall Street qui domine, concentré uniquement sur des questions bien précises liées à l’environnement, au changement climatique, au racisme et aux droits civils. Invariablement, les guerres et les crimes de guerre de grande ampleur commis par les USA et l’OTAN dans le cadre d’un prétendu programme antiterrorisme, ne font l’objet d’aucune dissidence publique organisée. La devise est non sequitur : « nous sommes contre la guerre, mais nous soutenons la guerre contre le terrorisme. »

La propagande de guerre est généralement admise et donne un visage humain aux atrocités commises par les USA et l’OTAN et à leurs violations des droits de la personne. Par contre, les gouvernements des pays agressés par les USA sont accusés à la légère de tuer leurs propres ressortissants.

La désinformation des médias chamboule la réalité. La Corée du Nord ne constitue pas une menace à la sécurité mondiale. Avec ses 20 ogives nucléaires B61 déployées sous commandement national, la Belgique possède un arsenal plus important que la RPDC (qui aurait apparemment 4 bombes nucléaires).

Les bombes nucléaires B61 non déclarées se trouvant dans cinq pays européens (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie Turquie) sont dirigées à la fois contre la Russie et le Moyen-Orient.

Les médias de masse évitent d’avertir l’opinion publique qu’une attaque nucléaire des USA contre la Corée du Nord ou l’Iran pourrait causer la Troisième Guerre mondiale qui, pour reprendre les mots d’Albert Einstein, serait « terminale », car elle entraînerait la destruction de l’humanité.

« Aujourd’hui, la menace de guerre est imminente en raison de l’utilisation de ce genre d’armes et je n’ai pas le moindre doute qu’une attaque des États-Unis et d’Israël contre la République islamique d’Iran se transformerait inévitablement en conflit nucléaire mondial.

Dans une guerre nucléaire, les “dommages collatéraux” toucheraient l’ensemble de l’humanité. Ayons le courage de proclamer que toutes les armes nucléaires ou conventionnelles, que tout ce qui est utilisé pour faire la guerre, doit disparaître! » (Fidel Castro Ruz, conversations avec Michel Chossudovsky, 12 au 15 octobre 2010).

« Je ne sais pas avec quelles armes sera menée la Troisième Guerre mondiale, mais je sais que la Quatrième le sera avec des bâtons et des pierres. » (Albert Einstein)

Le mouvement antiguerre est mort et la guerre nucléaire ne fait pas les manchettes. Le prétexte de la longue guerre menée par les USA, c’est « de rendre le monde plus sûr ».

La guerre est présentée comme une entreprise humanitaire. La sécurité mondiale exige que l’on pourchasse Al-Qaeda dans le cadre d’une prétendue campagne antiterrorisme.

Les gens sont amenés à croire que le groupe armé État islamique et Al-Qaeda menacent le monde. En vérité, Al-Qaeda et ses nombreux groupes affiliés, ainsi que le groupe armé État islamique (Daech), sont sans exception des créations des services secrets des USA. Ce sont des actifs des services du renseignement.

Lorsqu’une guerre nucléaire patronnée par les USA devient un « instrument de paix », qu’elle est tolérée et acceptée par les institutions mondiales et les plus hautes instances, y compris les Nations Unies, il n’est plus possible de revenir en arrière : c’est qu’on a irrémédiablement précipité la société humaine dans la voie de l’autodestruction.

Du colonialisme au postcolonialisme

L’histoire postcoloniale est une continuation de l’histoire coloniale ayant donné naissance au programme impérialiste des USA, rendu possible en grande partie par le retrait et la défaite par les USA des anciennes puissances coloniales (ex. Espagne, France, Japon, Pays-Bas). Ce projet hégémonique des USA consiste pour une large part à transformer les pays souverains en territoires ouverts sous le contrôle des intérêts économiques et financiers dominants. Des instruments militaires, économiques et du renseignement sont utilisés pour mener à bien ce projet hégémonique.

La militarisation démontrée par les bases et les installations militaires des USA déployées partout dans le monde (il y en a plus de 700), dans le cadre de la structure de commandement au combat unifiée, soutient indéniablement un programme économique mondial.

De plus, ce déploiement miliaire reçoit tout l’appui de la politique macroéconomique des USA, qui impose des mesures d’austérité à toutes les catégories de dépenses civiles, en vue de dégager les fonds requis pour financer l’arsenal militaire étasunien et l’économie de guerre.

Les interventions militaires et les initiatives de changement de régime, y compris les coups d’État militaires parrainés par la CIA et les « révolutions de couleur », favorisent largement le programme politique néolibéral imposé aux pays en développement endettés partout dans le monde.

La mondialisation de la pauvreté

La « mondialisation de la pauvreté » de l’ère postcoloniale découle directement de l’imposition de réformes macroéconomiques meurtrières sous la gouverne du FMI et de la Banque mondiale. Ces institutions issues des accords de Bretton Woods sont des instruments de Wall Street et de l’establishment corporatif.

Le profil temporel de ces réformes, qui a mené à un processus de restructuration économique d’envergure mondiale, a une importance capitale. Le début des années 1980 a été marqué par l’attaque en règle du programme d’ajustement structurel (PAS) sous la conduite du FMI et de la Banque mondiale. Les « conditionnalités par politique imposée », dirigées en grande partie contre des pays du tiers monde endettés, sont utilisées comme moyen d’intervention en vertu duquel les institutions financières internationales basées à Washington imposent un menu fixe composé de réformes de politique économique meurtrières comprenant des mesures d’austérité, la privatisation, l’élimination progressive des programmes sociaux, des réformes du commerce, une compression des salaires réels, etc.

Il convient de noter qu’un processus parallèle de réforme économique néolibérale, qui consistait essentiellement à privatiser et à démanteler progressivement l’État providence, a été mis en œuvre dans les années 1980 aux USA et en Grande-Bretagne, pendant ce qu’on a appelé l’ère Reagan-Thatcher.

Réformes de l’après-guerre froide

Une nouvelle phase de restructuration économique a commencé à la fin de la Guerre froide, avec les plans de réformes économiques draconiennes imposées aux pays d’Europe de l’Est, aux pays baltes, aux pays des Balkans et aux républiques constitutives de l’ancienne Union soviétique (ex. Ukraine, Géorgie, Azerbaïdjan).

Simultanément en Europe de l’Ouest, le traité de Maastricht, qui est entré en vigueur en 1993, a été imposé aux États membres de l’Union européenne. Ce qui a été convenu d’appeler les critères de Maastricht (ou critères de convergence), qui ont finalement conduit à la formation de la zone euro, consistaient dans une large mesure à imposer le programme politique néolibéral aux États membres de l’UE. Les critères de Maastricht ont aussi porté atteinte à la souveraineté de chaque État membre.

Maastricht est un programme d’ajustement structurel déguisé. Maastricht et la mise en place subséquente de la zone euro ont contribué à paralyser la politique monétaire nationale, en empêchant les opérations de gestion de la dette publique intérieure en tant qu’instrument de développement économique national. Les exigences de l’austérité budgétaire imposée en vertu des « critères de Maastricht » ont limité la capacité des États membres de l’UE à financer leurs programmes sociaux, ce qui a entraîné la disparition progressive de l’État providence de l’après-Deuxième Guerre mondiale. La dette publique a été reprise par la Banque centrale européenne (BCE) et des créanciers privés. Les conséquences à long terme en sont la montée en flèche des dettes extérieures ainsi que les conditionnalités de dette et le remboursement à partir des produits tirés d’un programme de privatisations massives.

Il faut préciser que cette phase de la restructuration coïncidait avec l’inauguration de l’Organisation mondiale du commerce (1995) et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui a favorisé une transformation radicale du paysage économique nord-américain ayant mené à la débâcle des économies à l’échelle locale et régionale dans toute l’Amérique du Nord.

Les années 1990 coïncidaient aussi avec l’expansion et l’agrandissement de l’OTAN, ce qui a entraîné des dépenses massives consacrées à la « défense » qui n’étaient pas soumises aux mesures d’austérité néolibérales. Bien au contraire, le néolibéralisme nourrit le complexe militaro-industriel.

Ce qui est en jeu, c’est la « tiermondialisation » des pays dits développés, qui crée un chômage massif dans plusieurs pays de l’UE comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce, dont les économies sont aujourd’hui soumises aux mêmes réformes selon le modèle du FMI que celles qui s’appliquent aux pays du tiers monde. Cela signifie que la mondialisation de la pauvreté a étendu son emprise, en appauvrissant non seulement les pays de l’ancien bloc de l’Est et des Balkans, mais aussi les pays dits à revenu élevé de l’Europe de l’Ouest.

De façon plus générale, les années 1990 ont coïncidé avec la guerre « humanitaire » de l’OTAN contre la Yougoslavie, qui a servi de tremplin à l’augmentation de la capacité militaire de l’OTAN et à sa mondialisation au-delà des frontières de l’Atlantique Nord datant de l’époque de la Guerre froide.

La crise asiatique de 1997-1998 constitue aussi un seuil important dans l’évolution du cadre économique néolibéral, car elle montrait qu’au moyen de manipulations spéculatives effectuées sur les transactions sur devises et le marché des produits de base, il est possible de déstabiliser l’économie nationale des pays visés. À cet égard, les spéculateurs institutionnels sont maintenant capables de faire augmenter artificiellement le prix des denrées de base, ou encore de faire monter et descendre le prix du pétrole brut.


Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
16 mars 2018

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