L’affrontement des titans : propagande, manipulation, l’humanité au seuil d’une « guerre totale »

 

par Magdalena Darie


Les Etats-Unis et la Russie sont en conflit, dans la plus grave crise diplomatique de l’après Guerre froide. Tandis que les deux colosses s’affrontent en Ukraine avec des armes létales (dans le conflit entre les rebelles de l’Est, soutenus par les russes et la nouvelle administration de Kiev, financée par les américains), générant des milliers de victimes collatérales, de graves luttes se déroulent surtout sur le front des médias. Des journalistes de premier rang, corrompus et fidèles aux intérêts des services secrets américains, démonisent la Russie dans leurs reportages et cherchent à provoquer ce pouvoir. D’autre part, les russes révèlent les tendances hégémoniques de l’Amérique, en omettant de mentionner les leurs.

Dernièrement, autant les russes que les américains ont fait connaître réciproquement leur pouvoir, en défilant avec des missiles nucléaires : les Etats-Unis dans un exercice avec un armement nucléaire qui a eu lieu au bord de la Mer Noire, et la Russie dans un exercice militaire d’ampleur qui s’est déroulé aux frontières de l’Ukraine. Les officiels de la Grande Bretagne soutiennent que la Russie est allé trop loin avec les manœuvres d’intimidation, défilant avec un missile nucléaire se trouvant dans un bombardier qui se déplaçait près de l’espace aérien britannique, et qui aurait pu détruire la flotte de sous-marins de la péninsule. Entre temps, les Etats-Unis ont imposé à la Russie des sanctions économiques sévères. Les russes s’en sont moqués, avertissant les américains que tous ceci va se retourner contre eux comme un boomerang.

Non seulement tout ceci se passe à deux pas de la Roumanie, mais de plus, des milliers de roumains sont sur le point d’être „emportés” et envoyés à la guerre sans le vouloir. Selon la publication Zorile Bucovinei, une nouvelle vague de mobilisation militaire a commencé le 20 janvier en Ukraine, visant 50 000 hommes, parmi lesquels environ 2 500 bucoviniens qui vivent dans ce pays voisin et qui ont reçu ou qui vont recevoir un ordre de mobilisation.

Dans le conflit en Ukraine, environ 5 000 personnes sont décédées jusqu’à présent (depuis avril 2014), la plupart des civiles. Il y a deux fois plus de blessés, et environ 500 000 sont réfugiés.

Le marketing de la guerre : la démonisation de Poutine

Sur les chaînes de télévision américaines, des officiels de haut niveau de l’Amérique et des journalistes réputés bourrent les esprits de téléspectateurs d’idées destinées à éveiller des états de terreur et d’aversion envers la Russie et son président Vladimir Poutine :

„On est à quelques pas d’une guerre avec la Russie. On parle déjà de la mobilisation des troupes de l’OTAN en Pologne, à la frontière avec l’Ukraine. Dans ce cas, Poutine enverra certainement 100.000 soldats en Ukraine. Pour l’instant, ce n’est que la Crimée. La crise des missiles de Cuba rend les choses encore plus graves et le pas suivant… n’en parlons même pas !”

„La Russie a mobilisé des dizaines de milliers de soldats, avec des chars et tout l’équipement nécessaire. Elle se prépare à envahir l’Ukraine.”

„Vladimir Poutine ne fera pas marche arrière. Si vous regardez comment se sont passées les choses à partir des années ’90 jusqu’à présent, vous pouvez observer qu’il n’a jamais fait demi-tour, il a toujours fait seulement ce qu’il a voulu. Il n’arrêtera que lorsqu’il se cognera à un mur. Pour que les sanctions soient efficaces, elles doivent être appliquées à l’unisson et être très sévères pour le frapper vraiment fort.”

„Mises en application, ces sanctions pourraient provoquer des pertes de milliards de dollars pour la Russie. Angela Merkel est le personnage clef dans cette question, parce que l’Allemagne est le plus grand client du gaz et du pétrole russe.”

„La Russie est une station essence, une mascarade de pays, de la cleptocratie et de la corruption entièrement asservie au gaz.”

„La Russie peut transformer toute l’Europe en un otage dans la crise ukrainienne.”

„L’Europe est tellement asservie au gaz russe qu’elle est terrifiée à l’idée de soutenir les sanctions imposées par l’Amérique.”

„La politique de la Russie est dangereuse pour l’Europe, elle est absolument dévastatrice pour l’Ukraine et certainement négative pour la démocratie, pour la liberté de la Russie, ou pour les Etats-Unis.”

„Obama cherche un appui international dans ses efforts d’isoler la Russie. […] Lui et ses alliés ont l’intention de ne pas participer au sommet du G8 qui doit se dérouler en Russie. Par contre, Obama a convoqué une rencontre du G7 (excluant la Russie) où ils ont parlé de la menace nucléaire et de sanctions imposées par l’Amérique à la Russie.”

Tout culmine par la déclaration faite par le président des Etats-Unis Barack Obama, qui associe les mots « Russie », « préoccupé » et « explosion d’une arme nucléaire », mots qui retentissent et demeurent dans l’esprit de l’américain commun. Son affirmation semble faire plutôt référence aux états arabes envahis par les Etats-unis : „Les actions de la Russie posent des problèmes. Cependant elles ne représentent pas la menace n° 1 pour les Etats-Unis. Je suis plutôt préoccupé lorsqu’il s’agit de la sécurité nationale, par la possibilité qu’une arme nucléaire explose à Manhattan. C’est pourquoi les Etats-Unis ont réussi à éliminer en grande mesure cette menace ces dernières années.”

Un article extrêmement agressif paru le 1 février 2015 dans The Guardian, un journal britannique parmi les plus lus et les plus célèbres dans le monde : Poutine doit être stoppé. Et parfois seulement les armes peuvent stopper les armes. „Il viendra à nouveau le temps de la diplomatie, mais ce n’est pas maintenant. L’Ukraine a un besoin urgent de soutien militaire et de contrecarrer la propagande russe”, dit l’article. La suite est tout simplement épouvantable : „Vladimir Poutine est le Slobodan Milošević de l’ex-Union Soviétique : aussi méchant, mais bien plus puissant. Derrière un rideau de mensonges, il a renouvelé sa détermination de façonner un p ara-état marionnette dans l’est de l’Ukraine. […]

Préoccupée par la Grèce et la zone euro, l’Europe permet qu’une nouvelle Bosnie se déroule sous ses yeux. Eveille-toi, Europe ! Si nous avons appris quelque chose de l’histoire, Poutine doit être stoppé! […] La semaine passée, l’Europe est demeurée unie pour prolonger les sanctions.
Tout comme Milošević, Poutine est prêt à utiliser tous les instruments dont il dispose, sans réfléchir. Dans cette guerre contre l’Ouest, il a engagé un équipement militaire massif et utilisé le chantage lié à la distribution de l’énergie, des attaques cybernétiques, la propagande à travers des télévisions sophistiquées et très bien financées, des opérations couvertes et des agents d’influence dans les capitales européennes – et, oui, des bombardiers russes nuisibles au-dessus du Canal de la Manche, avec les dispositifs de communication fermés, pouvant mettre en danger les vols civils !
 
Un proverbe polonais dit: « Pendant que nous jouons aux échecs avec eux, ils nous donnent des coups de pieds au fesses ! »
[…] A long terme, Poutine perdra. Ceux qui auront le plus à perdre suite à sa folie sont les russes, mais aussi les habitants de la Crimée et de l’est de l’Ukraine. Mais pour les dictateurs habiles, cruels et pour les états bien armés, pleins de ressources et psychologiquement nocifs, un long terme peut être vraiment long. Jusqu’à ce qu’il tombe, encore plus de sang et de larmes vont couler dans la rivière de Donetsk.

Le défit est d’’abréger cette période et d’arrêter le carnage.(stp vérifie si cela est bien ce que le texte veut dire).
Au Congrès des Etats-Unis l’Ukraine Freedom Support Act (la loi pour soutenir la liberté de l’Ukraine) a été approuvé. Il alloue des fonds pour équiper militairement l’Ukraine. C’est le président Obama qui décide quand et quel équipement envoyer.

Ce soutien avec équipement militaire ne nourrira-t-il pas la paranoïa de l’encerclement de la Russie ? Certainement, mais Poutine nourrit déjà cette paranoïa, indépendamment des faits réels. Récemment, il a affirmé devant des étudiant de Saint-Pétersbourg que l’armée ukrainienne « n’est pas une armée, mais une légion étrangère, dans ce cas une légion étrangère de l’OTAN ».

Il faut contrecarrer cette propagande, non pas par d’autres mensonges, mais par des informations pertinentes et une variété scrupuleusement présentée de points de vue différents. Personne d’autre ne peut mieux le faire que la BBC. Peut-être les Etats-Unis ont les meilleurs drones au monde, et l’Allemagne les meilleurs machines-outils, mais la Grande Bretagne a le meilleur canal médiatique international. Sans du tout compromettre l’indépendance de la BBC, le gouvernement britannique pourrait lui allouer quelques fonds supplémentaires.” 

En allant plus loin, Poutine est non seulement un dictateur affreux et cruel comme cela a été dépeint plus haut, mais il est aussi un malade mental, selon une étude réalisée par le Pentagone depuis 2008 et citée par USA Today. La recherche, basée sur l’analyse du comportement du président russe, sans inclure des tests médicaux, conclut que Poutine souffrirait du syndrome Asperger, „un trouble de type autiste qui affecte toutes ses décisions”.

Qui se trouve derrière ces articles et les émissions qui incitent ouvertement à la haine contre les russes et à une guerre qui pourrait s’avérer dévastatrice pour l’humanité ? Pourquoi ceci serait dans l’intérêt de ceux-là même qui, disent-ils, creusent pour apprendre la vérité et la présenter ensuite au monde ? Eh bien voici que l’ancien „chien de garde de la société” s’est transformé depuis longtemps en porte-parole du Pouvoir, avalant sans mâcher tout ce qui lui est dicté et transmettant bravement et de manière obsessionnelle au large public, les idées avec lesquelles il a été endoctriné. Certains journalistes occidentaux  „respectables” crient de toutes leurs forces que la Russie utilise la presse comme moyen de propagande, alors qu’eux-mêmes sont les instruments, parfois naïfs, parfois vilains et corrompus, et autrefois tout à fait maléfiques, de l’appareil de propagande de leur propre pays.

Un exemple éloquent est offert par le journaliste Udo Ulfkotte, ancien éditeur du quotidien le plus populaire  d’Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il a avoué que pendant des années, il a été payé par les services secrets américains pour publier les informations dictées par ceux-ci, et qui étaient ensuite reprises par des publications du monde entier.

„Je suis journaliste depuis environ 25 ans et j’ai appris à mentir, à tromper et à ne pas dire la vérité au public. Mais vu que dernièrement, les médias d’Allemagne et d’Amérique cherchent à provoquer la guerre en Europe, à provoquer la guerre en Russie – ceci est un point de non-retour – je me lève et je dis que ce que j’ai fait dans le passé n’est pas bien : manipuler les gens, faire de la propagande contre la Russie. Ce que mes collègues font et ont fait dans le passé n’est pas bien non plus parce qu’ils sont payés pour tromper les gens, non seulement en Allemagne, mais aussi dans toute l’Europe. […]

La guerre n’arrive jamais par elle même, mais il existe toujours derrière des personnes qui poussent à la guerre, non seulement des politiciens, mais aussi des journalistes. […]

J’ai été soutenu par la C.I.A., je les ai souvent aidé. […]

Je ne sais pas ce qui se serait passé si j’avais écrit un article pro-russe dans le Frankfurter Allgemeine. J’ai écrit des articles pro-européens, pro-américains. […]

L’Allemagne est une colonie de l’Amérique. Par exemple, la majorité de la population ne veut pas d’armes nucléaires dans le pays, cependant nous avons les armes nucléaires des américains. […]

On est acheté, le cerveau est lavé par ces personnes [les agents de services secrets]. Est-ce qu’il s’agit seulement des journalistes allemands ? Je ne crois pas, je crois qu’il s’agit premièrement des journalistes britanniques, et spécialement des journalistes israéliens et aussi certains français, mais pas autant que les allemands, des journalistes d’Australie, de Nouvelle Zélande, de Taïwan, des pays arabes…”

Après ces révélations, Udo Ulfkotte a été accusé par certains collègues qu’il n’a fait que changer de patron, passant de la CIA aux services secrets russes. Cependant, dans ses interviews et dans le livre qu’il a écrit, il dévoile en détail comment ses articles provenaient parfois entièrement des services d’informations américains. Il est difficile à croire qu’au moins une partie de ces choses ne soit pas réelle.

Au pôle opposé de la propagande furibonde de l’Ouest, la revue Forbes offre une analyse plus modérée de la situation en Russie, dans un article paru début février : Pourquoi la Russie de Poutine est la plus grande menace pour l’Amérique de l’année 2015.
L’auteur explique : „Tout comme il a été aussi observé par le Wall Street Journal, les sanctions provoquent parfois exactement la réponse opposée face à ce que les politiciens souhaitent. Dans le cas de la Russie, cela pourrait représenter une menace à la survie de l’Amérique. […]

Les actions de la Russie en Ukraine semblent pour beaucoup de gens de l’Ouest un cas évident d’agression. Ce n’est pas le cas pour Vladimir Poutine et son cercle de conseillers de Moscou, et non plus pour la plupart des russes. Le cercle de proches de Poutine est formé d’officiers des services secrets, et ils considèrent la révolution en Ukraine comme un coup d’état soutenu par l’Amérique pour diminuer l’influence de la Russie. […]

La Russie et l’Amérique contrôlent plus de 90% des armes nucléaires du monde entier. Cependant, Moscou dépend plus de l’arsenal nucléaire pour la sécurité, parce qu’elle ne peut pas se permettre de garder le pas avec les investissement dans la technologie de guerre faits par les américains. Par conséquent, la doctrine militaire russe affirme que les armes nucléaires peuvent être utilisées pour contrecarrer des attaques conventionnelles de la part de l’Ouest.  Beaucoup de russes croient que les attaques sur leur pays sont vraiment possibles et qu’il sera peut-être nécessaire d’utiliser l’armement nucléaire – qui consiste principalement en missiles – rapidement pour les sauver d’une éventuelle attaque imminente. 

Une grande partie de la popularité de Poutine en Russie vient du retour impressionnant de l’économie post-soviétique sous sa présidence. Dès qu’il est devenu président en 2001, le produit intérieur brut du pays a été multiplié par six, en augmentant la richesse de la classe moyenne de Russie. Mais cette croissance est basée en grande partie sur l’export de gaz et de pétrole vers les pays voisins, dans une période où le prix de l’énergie a atteint des taux record. Maintenant, le prix du pétrole a baissé à une période où les sanctions économiques commencent à se faire ressentir. Le rouble a perdu la moitié de sa valeur devant le dollar l’année dernière, et l’économie immerge. Poutine considère que 25 à 30% des problèmes économiques actuels sont dus aux sanctions subies. Beaucoup de gens de l’Ouest croient qu’une récession prolongée affaiblirait le soutien dont Poutine se réjouit actuellement, mais comme il peut montrer que le véritable ennemi provient de l’extérieur, les difficultés économiques pourraient par contre renforcer sa position et accélérer la tendance vers une direction autoritaire. […]

La présidente de la Réserve Fédérale Janet Yellen soutient que le danger que les ennuis de la Russie aient une influence sur l’Amérique est réduit, mais son opinion provient du fait qu’elle pense en termes économiques. Dans un sens plus large, l’Amérique est potentiellement en grand danger parce que Poutine et ses conseillers croient vraiment qu’ils sont les cibles d’un complot de l’Ouest pour fragiliser leur pays. Le plus grand souci est qu’un nouveau mouvement de la Russie le long de ses frontières pourrait dégénérer en une crise et Moscou pourrait considérer qu’il améliorerait la situation tactique en menaçant d’utiliser des armes nucléaires dans cette zone, et c’est ainsi que la crise escaladerait. A ce stade, les politiciens américains doivent faire face à la réalité que (1) ils ne veulent pas la guerre avec la Russie pour protéger des zones comme l’Ukraine et (2) qu’ils ne détiennent aucun moyen de défense réelle de la terre américaine contre une attaque nucléaire de grande ampleur. Autrement dit, la seule raison pour quelle Washington semble être maître de la situation est qu’il suppose que les leaders de Moscou vont agir « rationnellement ».

Aujourd’hui, la conviction de Washington est de ne pas se soucier de ces craintes  tant que personne ne les exprime à haute voix. Exactement comme un monde paisible s’est retrouvé plongé dans la Première Guerre Mondiale il y a un siècle – n’admettant pas le plus sombre potentiel d’une crise en Europe de l’Est. L’aveuglement des dirigeants de l’époque explique la plupart des choses qui ont empiré plus tard au cours du XXe siècle. Si nous voulons éviter le risque que plusieurs générations revivent cette leçon, alors il est nécessaire que les politiciens des Etats-Unis fassent un peu plus que juste attendre que Poutine cède. Ce jour-là ne viendra jamais. Au contraire, Washington devrait faire davantage d’efforts pour détendre la situation, et porter plus d’attention aux événements historiques qui ont déterminé Moscou à envahir la Crimée. A long terme, Washington devrait dépasser son aversion dangereuse et construire un système de défense réel contre les armes nucléaires, parce que ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce qu’un dictateur joue au bluff ?

Le revers de la monnaie

Pas du tout galant envers une dame, Poutine a fait une https://www.youtube.com/watch?v=d2M5l__vCwosordide, avec une puissante menace sous-jacente, lors d’une rencontre avec Angela Merkel : „Il y a trop de blagues à ce sujet : quoi qu’on fasse la nuit de noce, on finit par être ***”

Au-delà du manque de raffinement du président russe, ses tendances expansionnistes provoquent vraiment des soucis.

En 2005, Poutine déclarait : „Surtout nous devons accepter le fait que la chute de l’Union Soviétique a été un désastre politique majeur de ce siècle. Et pour la nation russe, c’est devenu un drame. Des dizaines de millions de nos concitoyens et de nous compatriotes se sont retrouvés hors du territoire russe. En outre, l’épidémie de la désintégration a infecté la Russie même.”

Il paraît que le plan de Poutine de refaire autant que possible l’Union Soviétique n’est pas qu’un rêve. L’idéologue Alexsandre Douguine, conseiller du président de la Douma d’Etat et l’un des proches de Vladimir Poutine, souhaiterait la création d’un „empire eurasiatique” dirigé par la Russie, qui engloberait la Roumanie, la Hongrie, la Serbie, la Slovakie et l’Autriche.

Douguine a déclaré qu’ „un empire eurasiatique est nécessaire pour contrecarrer l’influence de l’Occident nihiliste. Dans un monde globalisé, il est nécessaire de défendre les identités culturelles des individus, réduites jusqu’à présent aux flux migratoires”.

L’Union Economique Eurasiatique (UEE) a déjà été créée par un traité entré en vigueur le 1 janvier 2015. L’organisation inclut la Russie, l’Arménie et le  Kazakhstan. Le Kirghizistan devrait y adhérer le mois de mai de cette année.

Que se passe-t-il actuellement :

L’Amérique

Les Etats-Unis sont prêts à commencer la guerre, selon Brian Becker, coordinateur national de la Coalition ANSWER (Act Now to Stop War and End Racism – Agissez maintenant pour stopper la guerre et arrêter le racisme – coalition formée de plusieurs organisations pour les droits civils des Etats-Unis, qui a organisé d’amples manifestations, constituées de centaines de personnes en Amérique).

Becker attire l’attention sur la Résolution 758, approuvée par la Chambre des Représentants (chambre inférieure du Congrès américain) : „C’est une déclaration, une prise de position, de la routine pour la Chambre des Représentants qui expose son point de vue sans être obligée d’assumer les responsabilités de l’implémentation de celle-ci. C’est une déclaration, non pas une politique. Mais il faut la considérer dans le contexte actuel de Washington, où l’on a déjà commencé à discuter au Sénat du Russian Agression Prevention Act (La loi pour prévenir l’agression de la Russie), qui peut conduire à d’autres lois. Le contenu de la Résolution 758 est plein d’agressivité, appelant la Russie l’agresseur et soutenant que les Etats-Unis devraient répondre. Si cette résolution est implémentée, elle offrira au président l’autorisation de déclencher la guerre contre la Russie et le droit de saper le gouvernement russe par la promotion des médias et des groupes d’opposition en Russie. Dans l’essence, c’est une résolution qui vise à promouvoir un changement de régime. Vu ce qu’il s’est passé pendant les dernières vingt années à la Chambre des Représentants et au Sénat, nous observons qu’en Irak, en Libye et en Syrie, de telles résolutions ont été les précurseurs de la politique adoptée ultérieurement. La démocratisation n’est que de la poussière aux yeux, un slogan, elle n’est pas une vision réelle, les Etats-Unis n’apportent nulle part la démocratie ! En fait, les Etats-Unis se fichent de la forme de gouvernement dans toute partie du monde ! Leur seul intérêt est que ces Etats soient soit des alliés, soit des marionnettes, soit des amis proches, soit s’ils sont disposés à faire le jeux des Etats-Unis, le jeux de l’Empire.”

France

Le président français François Hollande croit qu’il est nécessaire d’adopter une résolution diplomatique pour la solution dans cette crise. Il a affirmé que la France „veut éviter la guerre” et qu’elle „n’est pas en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance Nord-Atlantique”. Hollande a précisé : „Je le dis pour les russes qui continuent à se faire des soucis”.

Suite aux crimes de Charlie Hebdo, ce n’est pas une surprise que la France ai choisi de tourner le dos à l’Amérique, une fois que des hypothèses plausibles que ces attentats auraient été mis en œuvre par la C.I.A. sont apparues. En plus, l’hypothèse est complétée par une théorie terrifiante.

Au début du mois décembre, François Hollande a eu une réunion d’urgence avec le président russe Vladimir Poutine. Le chef d’état français était en visite au Kazakhstan, et en rentrant à Paris, son avion a atterri à Moscou pour une rencontre urgente et non-programmée avec Poutine, rencontre qui s’est déroulée à l’aéroport même et pour un court moment. Officiellement, les deux ont discuté sur la crise en Ukraine. Mais il est difficile de croire que le président Français aurait sollicité une courte entrevue d’urgence avec Poutine dans un aéroport pour discuter de ce sujet. Il paraît que la rencontre s’est déroulée en secret, dans une chambre sécurisée où ne fonctionnait aucun équipement électronique.
Beaucoup plus plausibles sont des informations terrifiantes et non officielles, qui proviendraient des services secrets russes et qui ont disparues du web peu de temps après leur publication. Il paraît que „le président français, visiblement affecté, a commencé à détailler comment les services secrets de son pays ont découvert un complot mis en œuvre par le régime Obama, de mettre en scène une attaque terroriste de grande ampleur et de culpabiliser ensuite la Russie. Hollande a exprimé ensuite son inquiétude que la Russie serait obligée de riposter contre les Etats-Unis, mais il a exprimé sa peur que la France pourrait être terriblement affectée par un tel conflit et a affirmé que par cette rencontre, il souhaite s’assurer que cet affrontement n’aura pas lieu.”
Un mois plus tard ont eu lieu les attaques de Charlie Hebdo. Barack Obama n’a pas été présent à la marche de solidarité qui a suivi.

Allemagne

L’Allemagne elle aussi est prise en étau. Menacée par Poutine, avec les intérêts économiques gravement affectés par les sanctions imposées à la Russie, l’Allemagne soutient avec stoïcisme la politique des Etats-Unis. Selon Reuters, Merkel et Obama „sont convenus de la nécessité de rendre la Russie responsable de ses actions”. Le secrétaire de la Trésorerie des Etats-Unis a déclaré qu’il signe une entente pour un emprunt de 2 milliards de dollars pour Kiev. Mais Obama et Merkel ont parlé de la nécessité d’offrir à l’Ukraine „un paquet robuste de support financier” pour stabiliser ce pays. Selon l’agence de presse, il se peut qu’au sommet de l’UE du 12 février 2015, on décide de l’application de nouvelles sanctions contre la Russie.

Hongrie

Le premier ministre de la Hongrie Viktor Orban a déclaré qu’il place les intérêts de son pays en première place, même si elle fait partie des alliances telles l’Union Européenne et l’OTAN. „Nous ne pouvons garder des prix bas dans les services publiques sans un accord signé avec la Russie” a-t-il déclaré, précisant qu’il va rencontrer Poutine pour renégocier l’accord concernant la distribution du gaz qui expire en 2015.

Roumanie

Dans un message diffusé fin janvier par l’Administration Présidentielle, le président de la Roumanie Klaus Iohannis s’est déclaré être fermement aux côtés des Etats-Unis, suite au bombardement de la ville portuaire Mariupol attribué par Kiev aux rebelles pro-russes, à la suite duquel au moins 30 civiles sont morts et 100 autres ont été blessés.

„Je me joins aux représentants de l’Union Européenne et des Etats-Unis en considérant  les attaques sur la population civile de Mariupol en Ukraine comme criminelles. La responsabilité appartient non seulement aux séparatistes ukrainiens, mais aussi à la Fédération Russe qui participe à l’armement des rebelles et qui n’utilise pas son influence pour détendre le conflit. […] La Roumanie condamne la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et continuera à contribuer à la matérialisation de ses aspirations européennes et euro-atlantiques. […] Dans ce contexte, il est justifié de maintenir les sanctions contre la Fédération Russe et, faute d’une participation crédible à trouver une solution politique pour éviter la perte de vies humaines, de prendre en considération leur intensification”, conclut le message du président roumain.

Russie et Ukraine

 
Dans la presse pro-russe, les ukrainiens qui luttent contre les séparatistes de l’Est sont appelés des « néo-nazis ». On affirme que le malheur de Mariupol a été provoqué par l’armée ukrainienne, qui a mal ciblé et qui, au lieu d’atteindre l’objectif des rebelles pro-russes, a tué des civils innocents. En outre, dans les récits qui décrivent les événements du point de vue des russes, il est montré que les rebelles sont bien entraînés, qu’ils attaquent seulement des objectifs militaires, qu’ils protègent les civiles, qu’ils traitent avec humanité les otages et qu’ils les libèrent en échange de leurs propres soldats capturés par l’autre côté et enterrent les morts selon le rite chrétien, qu’ils soient les leurs ou du camps adverse. Par contre, les soldats ukrainiens sont décrits comme des bouchers qui tirent à la fois sur les militaires et les civiles, qui envoient des pillards et des criminels aux échanges d’otages au lieu de soldats capturés, et qui brûlent les corps des morts au lieu de les enterrer. 

Plusieurs publications russes affirment que des officiels américains de premier rang auraient reconnu le fait d’avoir „soutenu le rêve européen de l’Ukraine avec cinq milliards de dollars jusqu’à présent”.

Pourtant, les pro-russes croient qu’ils sont sur le point de gagner la guerre civile, malgré le soutien massif des opposants. Mais ils craignent que, à cause du désir désespéré des Etats-Unis d’attirer la Russie dans une guerre d’envergure, les américains peuvent déclencher à tout moment une opération „faux drapeau” et en rendre Poutine responsable.

Les russes ont déjà été accusés d’avoir abattu l’avion de ligne malaisien avec environ 300 personnes à bord, bien que les investigations ultérieures n’aient pas fourni de preuves à cet égard. Selon des informations parues dans Komsomolskaya Pravda et Daily Mail, l’avion s’est trouvé „à l’endroit inopportun, au moment inopportun” et a été abattu par un pilote ukrainien qui l’avait pris pour un avion ennemi.

L’Ukraine est prise entre les intérêts américains et russes, avec des jeunes héros convaincus qu’ils luttent pour une cause juste et des soldats effrayés, enrôlés de force, et des milliers de familles en deuil, des centaines de milliers d’êtres humains qui vivent dans la terreur, conscients qu’ils pourraient être tués à tout moment, et des pertes de milliards d’euros.

Le peuple russe est lui aussi sérieusement affecté suite à la crise en Ukraine. Les exports de la Russie ont gravement baissé suite aux sanctions internationales, et Poutine a réagit en restreignant pour une période d’un an les importations de viande, de fromages, de fruits et de légumes d’Australie, du Canada, de l’Union Européenne, des Etats-Unis et de Norvège. Jusqu’à présent, un tiers du total de ces produits provenait de l’importation.

Solutions de dernière minute

Le président de France François Hollande et la chancelière de l’Allemagne Angela Merkel ont décidé de tout faire pour trouver une solution diplomatique à la crise avant d’appliquer de nouvelles sanctions à la Russie, et surtout avant que l’Amérique commence à envoyer officiellement de l’armement à l’Ukraine, ce qui pourrait dégénérer en une „guerre totale”, comme l’avait affirmé Hollande dans une déclaration de presse. Le 5 février 2015, les deux chefs d’état ont rencontré le président de l’Ukraine Petro Poroshenko. Quelques jours plus tard, ils ont eu une entrevue avec Vladimir Poutine.

 

yogaesoteric
septembre 2015


 

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