Le Grand Guide spiritual tibétain Padma-Sambhava (IV)

Par Lăcrămioara Visterneanu

« Pour ceux qui ne l’ont pas rencontré
Lumière leur sera dans la nuit de l’ignorance son image.
Celui qui aime et vénère une de ses images
verra ses désirs entièrement accomplis,
Et son bonheur sera continu et stable,
Bénéficiant de suite de ce qui est bon. »

Gustave-Charles Toussaint – « Le Dict de Padma »

« La vie du Grand Guide spirituel tibétain Padma-Sambhava est bien plus qu’une simple réalité historique. Elle représente l’aboutissement des actions altruistes manifestées sous une forme humaine parfaite. Sa vie est un témoignage exemplaire de comment peuvent se manifester dans un seul être humain, toutes les qualités merveilleuses des Bouddhas et des Bodhisattvas. Tout ce que Padma-Sambhava fait le fait pour le bien spirituel des autres, toutes les actions qu’il entreprend aideront certainement, tôt ou tard, les autres êtres. Padma-Sambhava, qui incarne la lumière vivante des enseignements du Vajrayana, a transcendé à la fois la naissance et la mort. Il peut disparaître en une certaine forme, mais réapparaîtra dans d’innombrables autres. Sa force spirituelle extraordinaire influence le monde entier et pour tout être qui a été, est ou sera, se manifestera toujours dans une certaine forme, la Grâce Divine de ce guide spirituel sublime. »
Tarthangtulku Rinpoche

Il est apparu sous différentes formes pour guider les êtres humains vers la spiritualité

En général, il est considéré que Padma-Sambhava a vécu en Inde pendant 36 ans, période pendant laquelle il a apporté un nouvel esprit aux enseignements spirituels, tout en guidant de nombreux êtres vers la perfection. Mais il y a des savants qui disent que, en fait, le temps réel passé par Padma-Sambhava en Inde était seulement de 18 ans. Pour aider les gens de Mongolie et Chine à s’orienter vers la spiritualité, Padma-Sambhava s’est manifestée ici comme le roi Ngonshe Chen et le yogi Tobden. Il est apparu dans la région Shangshung comme un enfant né de façon miraculeuse, nommé Tavi Hricha et, sous cette forme, il a dirigé de nombreux disciples préparés sur la voie de l’obtention du « corps d’arc en ciel » (ce qui exprime allégoriquement, en conformité avec les enseignements du Vajrayana la quintessence des énergies divines des cinq Dhyana Bouddhas qui sont souvent représentés, chacun, dans l’une des cinq couleurs de base: jaune, argent, rouge, vert et bleu). De cette façon, le travail de Padma-Sambhava à guider les gens vers la libération spirituelle, apparaissant dans divers endroits, sous des formes différentes, parlant des langues différentes, se révèle être exceptionnel.

Nous allons maintenant décrire la manière dont Padma-Sambhava est venu au Tibet. Dans la seconde moitié du 8ème siècle après JC, le roi du Tibet, avec le nom de Trisong Detsen, lui-même une émanation de MANJURSHI, a montré une forte aspiration à répandre les enseignements sacrés de la DHARMA (c’est à dire l’enseignement bouddhiste).

À cette fin, il a invité Khenpo Bodhisattva en Inde (Khenpo est communément connu sous le nom Shantarakshita, il en éta(i)t le guide spirituel indien sous la direction de ceux ou (qui) sont apparues les premières confréries de moines au Tibet) et qu’il a présenté aux Tibétains certains préceptes fondamentaux de l’enseignement bouddhiste.

Il a stoppé une avalanche de rochers

Un an plus tard, a été fait le fondement d’un temple immense, mais les esprits du Tibet ont créé des obstacles, empêchant la poursuite des travaux. A l’écoute des conseils de Khenpo, le roi envoya cinq courriers pour inviter le grand guide spirituel Padma-Sambhava. En apprenant par des voies paranormales, avant l’arrivée des courriers, de cette invitation, Rinpoché a quitté Mangyul, qui se trouvait entre le Népal et le Tibet. Pour rejoindre le centre du Tibet, Padma-Sambava est allé à travers Ngari, Tsang et Dokham, visitant miraculeusement tous les districts. Arrivé au district Oyuk, les 12 déesses TENMA se sont réunies pour empêcher Padma-Samabhava de diffuser dans la )« Terre des Neiges » les enseignements bouddhistes venus de l’Inde. La légende tibétaine dit qu’elles ont essayé d’arrêter Padma, provoquant une terrible avalanche de rochers sur lui. Le grand guide spirituel tantrique, en utilisant toute sa puissance magique, non seulement il a renvoyé ces roches aux pieds des déesses, mais, en outre, il a déterminé l’effondrement des montagnes qui ont servi comme leur maison.

Reconnaissant la supériorité du pouvoir et de la doctrine spirituelle de Padma-Sambhava, les 12 déesses TENMA ont juré de protéger, dès ce moment-là, le DHARMA pour quiconque de ne puisse jamais souiller sa pureté. Par conséquent, elles sont désormais appelées au Tibet: « Les 12 déesses protectrices de la doctrine spirituelle ».

Dans la forêt de Tamarisk, près du Rocher Rouge, Padma-Sambhava a rencontré le roi du Tibet et est allé au sommet de la montagne Hepori pour construire le monastère dont l’architecture correspondait à une représentation symbolique de l’Univers. Ainsi, il a mis les bases du monastère de Samye et il a surveillé les travaux jusqu’à son achèvement. Le travail a été achevé en cinq ans et il était composé du complexe de temples Vihara l’immuable et Spontanément Réalisée, le Merveilleux Samye, les 3 Temples des Reines, complexe qui a été construit de manière à ressembler à la montagne sacrée Sumeru entourée de quatre continents, 8 sous-continents, le soleil, la lune et le mur formé des montagnes de fer.

Les statues se sont déplacées de leur place

Lors de la cérémonie de consécration à Dieu du bâtiment, que Padma a effectué ensemble avec Khempo Bodhisattva, se sont montré des signes de bon augure. On dit que le premier jour de la consécration, dès que Padma s’est assis en posture de méditation, les statues du premier niveau du temple sont sorties du temple et, après l’avoir entouré trois fois, elles se sont installées dans le côté d’Est, en attendant la fin de la cérémonie pour retourner à leurs sièges. Le lendemain, les statues du deuxième niveau ont fait la même chose, et le troisième jour, ceux du troisième niveau. Toute la cérémonie a été effectuée huit fois, puis le rite de consécration a été déclaré dûment finalisé.

Les enseignements bouddhistes ont été traduits en tibétain

Le roi tibétain a ensuite souhaité de traduire et de mettre en place le véritable enseignement spirituel et dans ce sens il a persuadé de nombreux jeunes tibétains intelligents d’étudier pour devenir traducteurs. Khenpo Bodhisattva, Padma-Sambhava, et d’autres pandits, ainsi que Vairochana, Kawa Platseg, Chog-ro Lui Galtsen et d’autres traducteurs ont traduit en tibétain tous les textes sacrés du bouddhisme existant à ce moment-là, et la plupart des traités qui les expliquaient. Parmi les principaux disciples tibétains de Padma, deux d’entre eux, à savoir Vairochana et Namkhai Nyingpo ont été envoyés en Inde où Vairochana a étudié Dzogchen avec l’Enseignant spirituel Shri Singha, tandis que Namkhai Nyingpo a reçu les enseignements sur Vishuddha Hérouka du grand maître spirituel Hungkara. Tous les deux ont obtenu la réalisation spirituelle et ont répandu eux-mêmes les enseignements reçus au Tibet. Le roi Trisong Detsen a alors demandé investiture et formation de la part de Padma-Sambhava. A Chimphu, le monastère d’au-dessus de Samye, Padma-Sambhava a révélé le MANDALA des 8 Héroukas (ces huit divinités terribles sont connues aussi comme « les 8 énergies du Logos Divin », en exprimant en fait les énergies de la connaissance et de l’activité divine) et il en a initié ses neuf principaux disciples, parmi lesquels se trouvait le roi.

A chacun d’eux lui a été confiée une certaine transmission et tous les neuf ont atteint certains SIDDHIS par la mise en œuvre conséquente des enseignements reçus.

Manjushri – son nom sanscrit complet est MANJUSHRIGHOSHA et il se traduit littéralement par « La voix particulièrement douce et pleine d’enchantement » ; il personnifie la connaissance de tous les Bouddhas. Cette connaissance est de deux types: ordinaire et transcendante. En ce qui concerne la connaissance ordinaire, dans les écoles tibétaines, celles laïques que celles monastiques, il existe l’habitude de commencer chaque jour en récitant le mantra de Manjushri, cette pratique ayant le don de développer la mémoire, de renforcer la capacité de compréhension et d’introspection. En termes de connaissance transcendante – Prajnaparamita, elle a pour objet la découverte de la vraie nature des êtres humains et les phénomènes extérieurs, qui est le vide béatifique divin.

Des enseignements spirituels du Grand Guide spirituel tibétain Padma-Sambhava

*Ne jamais prononcer quelque chose d’inutile ou de nuisible pour toi ou pour les autres. Celui qui ne penche pas son oreille aux conseils sages mérite tout le mépris. Et pour ne pas se retrouver dans la situation pénible de se plaindre tout le temps, réfléchis avant à cet aspect.

*Regardes toujours avec attention : celui qui n’a aucune fonction mondaine peut cacher, dans les profondeurs de son être, la brillance de la lumière intérieure. Car le vrai pouvoir n’est pas offert par la réputation mondaine. Dans ce monde, il est plus difficile d’obtenir la reconnaissance que le dénigrement.

*Nous ne savons jamais comment finira la vie d’un homme, mais nous savons que cette fin est le résultat de ses actions. Même lorsque nous ne sommes pas vaincus dans une confrontation il est bien de renoncer à la victoire en faveur de l’autre. Car ceux qui sont les puissants du jour ont appris, tôt ou tard, à trouver du plaisir dans la soumission et ne jamais mépriser les autres.

*Celui qui possède quelque chose, souffre pour ne pas en avoir plus.

Padma-Sambhava a décrit les stades de son chemin mystique ainsi:

I. Lire un grand nombre de livre sur les différentes religions et philosophies de l’humanité. Auditer beaucoup de guides spirituels qui exposent différentes doctrines spirituelles. Expérimenter personnellement plusieurs lignes spirituelles.

II. Choisir une des nombreuses doctrines spirituelles étudiées et renoncer au reste, de même que le vautour prend un seul mouton du troupeau.

III. Rester dans une condition sociale modeste, humble, sans se forcer de sembler important dans les yeux des autres, mais au-delà de l’apparence insignifiante, permets à l’esprit de se lancer au-dessus des pouvoirs et de la gloire de ce monde.

IV. Manifester un état de détachement envers tout. Ne faire aucun choix entre les choses rencontrées. S’abstenir de tout effort d’acquérir quoique ce soit ou de posséder quoi que ce soit. Accepter avec égale détachement ce qui survient : la richesse ou la pauvreté, l’appréciation ou le mépris. Ne jamais s’attrister et ne jamais répéter ce qui a déjà été, mais d’autre part, ne jamais être fier de ce que tu as réalisé.

V. Regarder calmement et avec un détachement parfait les opinions contraires et les différentes manifestations des activités des êtres. Comprendre que ceci est la nature des choses, le mode inévitable d’action de tout être et rester calme, parfaitement tranquille. Regarder le monde comme si on se trouverait sur la plus haute montagne d’où on peut voir les vallées et les montagnes plus petites autour de toi.

VI. On dit que le VIème stade ne peut pas être décrit dans des mots. Il correspond à la réalisation du „Vide béatifique Divin” qui, dans la terminologie lamaïste est nommée „réalité inexprimable”.
(à suivre)


Yogaesoteric
2013

Also available in: Română

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