La vie exemplaire du grand kriya-yogi Lahiri Mahasaya

„Souviens-toi sans arrêt que tu n’appartiens à personne et que personne ne t’appartient.
Penses qu’un jour tu devras quitter ce monde;
en conséquence fais connaissance maintenant avec Dieu.” – Lahiri Mahasaya

Jusqu’à l’âge de 33 ans, le grand Kriya yogi Lahiri Mahasaya a été un individu quelconque. Shiama Charan Lahiri, dont le nom initiatique est Mahasaya, en traduction “grand esprit”, est né le 30 septembre 1828, dans une famille de brahmans, dans un village près du Bengale. Il a passé son enfance dans la maison de ses parents, jusqu’en 1833, lorsque les eaux de la rivière Jalangi sont débordé, et que la propriété de sa famille a été dévastée. Alors sa famille a déménagé à Bénarès, où a construit un temple dédié à Shiva.

En 1846, Lahiri a épousé Srimati Kashi Moni, qui lui a offert deux fils et deux filles. À l’âge de 21 ans, il est devenu comptable dans l’administration militaire anglaise. Il s’est vite fait remarquer grâce à sa correction exemplaire et à son intelligence.

À l’âge de 33 ans, Lahiri Mahasaya a rencontré son Guide spirituel, l’immortel Babaji – yogi qui vit depuis des siècles dans les montagnes de l’Himalaya, en gardant l’apparence d’un jeune garçon de 16 ans. C’est lui qui a initié Lahiri dans la science du KRIYA YOGA. Le mot KRIYA dérive du verbe sanskrit kri – faire, agir, réagir. Ainsi, KRIYA YOGA signifie la „communion avec l’Infini, Dieu, à travers une certaine action (ou rituel) spécifique”. Un yogi qui suit cette pratique se libère graduellement de la chaîne universelle de la causalité. Babaji a offert au monde la science du KRIYA YOGA à travers son disciple Lahiri Mahasaya, en lui avouant qu’il s’agit de la même science que, il y a des milliers d’années, Krishna a offert à Arjuna et qui, plus tard, a aussi été connue par Patanjali, par Saint Jean et beaucoup d’autre sages.

Son destin spirituel lui a été révélé par Babaji lui-même

Dans le célèbre ouvrage „L’autobiographie d’un yogi”, Paramahansa Yogananda présente le récit de Lahiri Mahasaya sur l’initiation spirituelle que le grand Babaji lui a offert. Celui-ci lui a révélé, entre autres, quel est son rôle spirituel : celui de montrer au monde entier que la pratique spirituelle peut être efficace même si l’aspirant ne vit pas dans la solitude, que la spiritualité et la vie sociale et la famille ne sont pas incompatibles. Voilà les mots de Babaji:

„Sanctifié de la naissance par de nombreuses vies passées en méditation solitaire, maintenant tu dois vivre parmi les gens. Le fait de ne m’avoir rencontré qu’après ton mariage et après être devenu un modeste fonctionnaire, a un sens profond. Il te faut abandonner l’idée de rejoindre notre groupe mystérieux de l’Himalaya; ta vie se déroulera parmi les gens et constituera l’exemple d’un yogi-chef de famille idéal.

Dieu n’est pas resté sourd aux cris de nombreuses personnes désorientées. Tu as été élu pour apporter de la consolation aux nombreux chercheurs sincères à travers la science du KRIYA YOGA. Ceux qui portent les soucis d’une famille et des responsabilités quotidiennes seront encouragés par ton exemple, parce que tu as les mêmes obligations qu’eux.

Il faut leur faire comprendre que le but suprême des yogis n’est pas inaccessible à ceux qui ont une famille. Même vivant dans le monde, un yogi qui accomplit consciencieusement ses devoirs, dans un but désintéressé, avance à des pas sûrs sur la voie de l’illumination. Dorénavant, rien ne t’oblige à quitter ce monde, parce que tu as déjà rompu, à l’intérieur de toi, tous les attachements karmiques. Même si tu n’appartiens pas au monde, tu dois y vivre. Il y a encore beaucoup d’années où tu dois accomplir tes obligations familiales, civiques et spirituelles. Un doux espoir divin réanimera dorénavant les cœurs secs des gens. Ta vie équilibrée les aidera à comprendre que la libération dépend des renonciations intérieures et non pas des renonciations extérieures.”

Après la première initiation il a médité pendant sept jours d’affilée

La pratique spirituelle de Mahasaya, réalisée sous la direction de son Guide spirituel, a culminé avec l’atteinte de l’état de perfection et de la communion totale avec Dieu. De cette sublime expérience, il raconte: “Le jour de mon initiation je l’ai passé en méditation, me souvenant et revivant les réalisations spirituelles de mes vies antérieures. Le Gourou divin s’est approché de moi, il a passé sa main au-dessus de ma tête et pour la première fois j’ai connu l’état de NIRVIKALPA SAMADHI. Cette méditation a duré sept jours d’affilée. En perçant successivement les couches de mon moi, j’ai ouvert la porte au royaume immortel de la Réalité Suprême. Les voiles des illusions, des convictions passagères tombaient les uns après les autres ; mon Esprit, réinstallé sur son piédestal éternel, était un avec l’Esprit Cosmique Divin.”

„Souviens-toi sans arrêt que tu n’appartiens à personne et que personne ne t’appartient.
Penses qu’un jour tu devras quitter ce monde;
en conséquence fais connaissance maintenant avec Dieu.
Médites sans arrêt pour arriver à te percevoir comme Essence Infinie
Libérée de toute forme de souffrance.
Arrêtes d’être le prisonnier du corps.”

La nature humaine et divine du grand yogi

Chaque matin Lahiri Mahasaya, accompagné par un aspirant, avait pour habitude d’aller au bord du Gange pour se baigner dans les eaux de la rivière sacrée. Un jour, durant leur promenade habituelle, Lahiri Mahasaya a soudainement dit à son compagnon: “Prends, je t’en prie, un morceau de vêtement et prépares un bandage !” L’aspirant, étonné, a répondu à sa sollicitation. D’un coup, la roue d’un chariot qui venait de passer a fait ricocher une pierre, heurtant la jambe de Lahiri Mahasaya. Ceci lui a provoqué une blessure ouverte et profonde, qui a toute de suite commencé à saigner. Lahiri a alors demandé le bandage préparé. À nouveau étonné, l’aspirant lui a demandé: “Mon guide spirituel, pourquoi n’as-tu pas évité la pierre, en sachant qu’elle allait te heurter ?”

Lahiri lui a répondu qu’un certain KARMA devait être “brûlé” (consommé), et c’est pourquoi il a du permettre que cela arrive. Ils ont continué leur route. Bientôt ils sont rentrés à la maison de Lahiri Mahasaya. Sa femme, en l’apercevant, a demandé ce qui s’était passaé. Lahiri a commencé à raconter l’incident avec la pierre et, à la surprise de l’aspirant, la femme de Lahiri a commencé à rire, montrant la jambe blessée. En regardant vers le bas, ils ont tous vu qu’en fait, Lahiri avait pansé l’autre jambe.

Srimati Kashi Moni, la femme de Lahiri Mahasaya, raconte: „Des années sont passées jusqu’à ce que je comprenne la nature divine de mon mari. Une nuit j’ai fait un rêve. Des anges planaient pleins de grâce au-dessus ma tête. Le spectacle était si réel, que je me suis soudainement réveillée ; toute la chambre était baignée dans une lumière aveuglante. Mon mari, assis dans la posture du lotus, lévitait au milieu de la chambre, entouré par des anges qui l’adoraient, avec les mains croisées dans un geste de noble invocation. Surpassée, je pensais que je rêvais. « Femme, a dit Lahiri Mahasaya, tu es très éveillée. Oublies pour toujours le sommeil de ton âme.”

Yogananda s’est complètement guéri en regardant la photo de Lahiri

L’être qui a éclairé les premières années de l’existence de Yogananda a été Lahiri Mahasaya, dont le portrait à place d’honneur sur l’autel de la famille, était l’objet des contemplations et de sa dévotion quotidienne. Pour lui, Lahiri Mahasaya était une présente vivante, qui l’aidait toujours dans les situations difficiles. À l’âge de huit ans, malade du choléra asiatique, les médecins avaient déclaré qu’il n’avait aucune chance de vivre. Malgré cela, il a réussit à se guérir seul, de façon miraculeuse, en contemplant, plein de don de soi, une photo de Lahiri Mahasaya.

“Menant une vie de famille, Lahiri Mahasaya a apporté un message pratique adéquat aux besoins du monde d’aujourd’hui. Les conditions économiques et religieuses de l’Inde antique ne pouvaient plus être obtenues. C’est pourquoi ce grand guide n’a pas encouragé l’ancien idéal du yogi ascète errant. Il a plutôt accentué les avantages d’une vie où l’aspirant à la perfection gagne seul sa vie, indépendamment d’une société qui l’aide, pratiquant le yoga chez lui. À ce conseil, Lahiri Mahasaya a ajouté la force de son exemple personnel.” –

Il ne dormait jamais

La science du Kriya Yoga est devenue très répandue dans l’Inde moderne grâce à Lahiri Mahasaya. Initialement, Babaji a préparé son disciple pour que celui-ci offre cette initiation seulement à ceux qui possédaient les qualités requises, qui sont prêts à tout sacrifier pour arriver à Dieu. Plein de compassion, Lahiri Mahasaya a imploré son guide de lui permettre de transmettre le Kriya Yoga à tous ceux qui le cherchent avec sincérité, même s’ils ne sont pas capables de réaliser le serment de la renonciation totale, pour les encourager à suivre la voie de la libération. La réponse de son guide a été: “Que les choses se passent ainsi. La volonté divine a parlé à travers toi. Offres le Kriya Yoga à tous ceux qui solliciteront humblement ton aide.”

Ainsi, à Bénarès, en 1861, ont été posées les bases d’une grande renaissance spirituelle. Bien qu’il menât une vie de famille, Lahiri Mahasaya était comme un grand sage. Peu à peu des aspirants de tous les coins de l’Inde sont arrivés pour recevoir l’initiation spirituelle que Lahiri Mahasaya offrait en tant que Guide spirituel.

À la grande surprise des visiteurs, Lahiri Mahasaya manifestait des signes surhumains du point de vue physiologique : absence de la respiration, de sommeil, arrêt total du pouls et des battement du cœur. Il ne clignait pas des yeux pendant des heures, une aura profonde de paix l’entourant. Personne ne partait sans que son esprit s’élevât à la vue du Guide spirituel : chacun percevait ainsi qu’il avait reçu la bénédiction d’un vrai saint. Mahasaya les honorait tous. Il initiait au KRIYA YOGA des gens de toutes les religions. Parmi les aspirants avancés qu’il conseillait il y avait non seulement des hindous, mais également des chrétiens et des musulmans.

Son enseignement s’est répandu en Occident

Le principal disciple de Mahasaya a été Sri Yukteswar qui, à son tour, à transmis plus loin la science du KRIYA YOGA. Il disait aux aspirants: „Le KRIYA YOGA est un instrument qui permet d’accélérer l’évolution de l’homme. Dans l’Antiquité, les yogis ont découvert que le secret de la conscience cosmique est intimement lié au contrôle du souffle; c’est la contribution de l’Inde à la connaissance humaine et elle est absolument unique et immortelle. La force vitale, d’habitude absorbée au cours de la respiration, est libérée par les techniques de KRIYA YOGA, qui permettent un ralentissement du rythme continu des souffles.”

La science du KRIYA YOGA a été répandue en Occident spécialement par le disciple le plus important de Sri Yukteswar, il s’agit de Paramahansa Yogananda. En 1920, il a reçu une invitation pour représenter l’Inde au Congrès International des Religions, qui s’est déroulé à Boston. Il est parti en Amérique, ayant aussi bien la bénédiction de son Guide spirituel, que celle de Babaji, qu’il a visité avant son départ, et qui lui a dit: „Tu es celui que j’ai choisi pour répandre le KRIYA YOGA en Occident. Il y a beaucoup d’années j’ai rencontré ton Guide spirituel et je lui ai annoncé que je vais te conduire vers lui pour qu’il t’instruise.” Le 6 octobre 1920, Paramahansa Yogananda a soutenu sa première conférence en Amérique, au Congrès. Après le Congrès, il est resté en Amérique, passant les quatre années suivantes à Boston, où il a soutenu diverses conférences et a ouvert plusieurs cours de yoga. L’œuvre fondamentale de Yogananda est „L’autobiographie d’un yogi”, à propos duquel son Guide spirituel, Sri Yukteshwar, a avoué qu’il avait été prédit par Lahiri Mahasaya de la façon suivante: „Cinquante années après ma mort, ma vie sera décrite dans un livre, à cause de l’intérêt profond éveillé par le YOGA en Occident. Ce message yogi va faire le tour du monde et aidera à établir une fraternité humaine, née de la perception directe de l’Unique Père.”

Lahiri Mahasaya est mort en 1895, et le livre qui présente sa vie, „L’autobiographie d’un yogi”, a été achevé en 1945.

yogaesoteric
2008

Also available in: Română

1 Comment
  1. Campion says

    We’re all in this together

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