Les rapports psychologiques du réquisitoire MISA sont l’œuvre de quelques psychologues asservis à SRI, MAI qui ont été promus après les avoir rédigé



Une nouvelle preuve du fait que la diversion MISA est l’œuvre des services secrets

de Mihaela Gheorghiu
 


“Maintenant on voit assez clairement qu’après avoir avalé une bonne partie de notre vie, dans une anormalité qui était devenue pour nous la seule « normalité » possible, le communisme continue de distordre notre destin dans une liberté que ne savons pas encore comment vivre, parce que nous avons perdu les réflexes d’un comportement normal. En fait, le concept même de liberté signifiait pendant des années – et en grande mesure il le signifie encore – seulement la sortie de la cage. Plus précisément, nous n’avons pas compris que, de même que les animaux tenus captifs, portent en eux la cage, et en les libérant, ils ont du mal à se réadapter à la liberté, dans notre cas, le passé ne tient pas premièrement des archives, il ne s’arrête pas à « ce qui a été ». L’Occident s’est empressé de saluer la fin du communisme, ensuite il s’est relaxé et est devenu plus indifférent, sans observer que sur la scène de l’Est Européen ce n’est que le spectacle qui avait changé, mais que les anciens “acteurs” fourmillent dans les coulisses et n’ont pas oublié leurs rôles. J’ai vieilli dans une anormalité qui a fini à un moment donné par nous sembler ”normale”, dans le sens qu’elle ne surprenait plus personne, le mal était devenu banal. Personne n’était plus surpris par le mensonge. C’était devenu une pratique ”normale”. On s’accommodait au mal, on s’habituait à lui. Et, avec le temps, on ne sait plus ce qu’est la normalité normale. On ne voyait plus que l’anormalité “normalisée“. Il nous semblait que dans un monde comme le notre, il était normal que les choses se passent ainsi, que la sincérité devienne un risque, une “folie”. Pour cette raison, ne pas accepter l’anormalité comme un facteur normal semblait non pas tant un acte de courage, qu’un signe d’usure de l’instinct de conservation. Tel que, le fameux lavage de cerveau n’est pas le crime le plus parfait du régime communiste, mais le plus durable. Un cerveau lavé n’a plus de passé. Par contre, un cerveau qui a appris à considérer normale l’anormalité est menacé de disparaître – même en liberté – par les réflexes qu’il a reçus dans une histoire de caserne, où le mal est comme une pâte molle, qui peut prendre toute forme, selon les ordres reçus. Le mal est entré dans le langage, dans la façon de penser. Permettez-moi de vous rappelez ce qu’Euripide disait : « l’esclave devient vraiment esclave seulement lorsqu’il a commencé à se comporter comme un esclave. » (Octavian Paler)

 
Les abus et les injustices auxquels nous, les élèves et les sympathisants de MISA, nous avons été soumis avant et après 1989 montrent que la même “anormalité normalisée” agit encore pour rejeter ceux qui ne l’acceptent pas. Nous, les élèves et les sympathisants de MISA, il ne nous semble pas normal que les gens intoxiquent leur corps en fumant. Il ne nous semble pas normal que les gens tuent des animaux pour les manger. Il ne nous semble pas normal de vivre comme si Dieu n’existait pas. Il ne nous semble pas normal d’être renvoyés du travail parce que nous pratiquons le Yoga ou d’être appelés pas de gens qui ne nous connaissent pas des “marginaux”, “drogués” ou “urinistes”. Il ne nous semble pas normal qu’un journal offre une récompense pour la tête d’un homme et non plus qu’un parlementaire ligue l’opinion publique contre des citoyens de la Roumanie pour la raison qu’ils font partie d’une “secte”. Il ne nous semble normal non plus que le réquisitoire sur MISA, où plusieurs professeur de Yoga sont incriminés de façon injuste, soit intégralement publié dans un journal.
 
Il ne nous semble pas normal que des psychologues, qui n’ont jamais parlé avec aucun de nous, écrivent que nous sommes des „épaves sociales, avec le cerveau lavé”, s’érigeant ensuite comme des défenseur de notre équilibre psychique. Et parce que tout cela ne nous semble pas normal, et qu’aux autres – peut être plus nombreux que nous, cela semble normal, nous sommes considérés comme un “potentiel danger pour la société”. De même que ceux qui avant ’89 ne se conformaient pas à “l’ordre socialiste” étaient considérés comme des malades psychiques et internés de force en psychiatrie.
 

Des psychologues asservis aux SRI (Service Roumain d’Informations) et MAI (Ministère de l’Administration et des Internes)

 
Les psychologues et les psychiatres d’aujourd’hui écrivent maintenant à propos des élèves et des sympathisants de MISA de la même manière que les “spécialistes” écrivaient avant ’89 sur les “ennemis du peuple socialiste”. Et non pas par hasard, ce sont souvent les mêmes spécialistes, prêts à écrire sur commande des “organes du parti et de l’État”.
 
Dans le cas de MISA, les psychologues ont écrit sur commande des procureurs trois rapports mensongers, nommés avec la bien connue langue de bois sécuriste “des constatations technico-scientifiques”:
 
   * Le rapport n° 181 du 3 août 2004, rédigé par Tudorel Butoi – psychologue criminaliste. Plus correctement, ce rapport a été réalisé grâce à un bureau privé qui appartient à Tudorel Butoi – Croma SRL – et qui obtient donc des profits économiques suite à la réalisation de tels rapports et qui n’a aucun intérêt à fâcher ceux qui fournissent les contrats. Tudorel Butoi réalisait les mêmes services dans le cadre de la Securitate (service roumain d’informations durant le communisme) avant 1989.
   * Le rapport n° 200104 du 11 octobre 2004, produit par l’Association des Psychologues de Roumanie (APR), plus précisément par Irina Holdevici, Ruxandra Răşcanu et Mihai Minulescu (tel qu’il est précisé dans le réquisitoire). Mais dans l’Association des Psychologues de Roumanie il n’existe aucun Mihai Minulescu, mais une Mihaela Minulescu. Ce n’est pas la seule grosse faute du réquisitoire (la plus grave d’entre-elles étant celle de placer deux fois sur la liste des coupables la même personne).
   * Le rapport rédigé par le commissaire chef psychologue Luminiţa Petrescu du Ministère de l’Administration et des Internes.
 
Pas du tout par hasard, des nombreux psychologues qui agissent à présent en Roumanie, seulement quelques-uns ont participé à l’élaboration de ces rapports – tous ayant d’étroites liaisons avec les services secrets ou le Ministère des Internes. Pendant la réalisation du rapport APR, le président de l’Association était Nicolae Mitrofan, et le vice-président était Mihai Aniţei. Aucun d’eux ne s’y était impliqué, bien que le rapport ait été envoyé de la part de l’Association qu’ils dirigeaient. Par contre, Irina Holdevici, colonel du SRI, a été impliquée, alors qu’elle a été pendant des années le doyen de l’Académie Nationale d’Informations – institution qui prépare les officiers du SRI. Irina Holdevici est encore directrice adjoint du Laboratoire d’évaluation psychologique du SRI. Mihaela Minulescu a elle aussi travaillé au Ministère de l’Administration et des Internes (MAI), et Tudorel Butoi a été colonel du MAI, où elle a coordonné le Laboratoire psychologique de détection du comportement simulé du cadre de la Police de la Capitale.
 

Des rapports de constatation scientifico-fantastiques réalisés au bureau

 
L’une des réglementations du Code déontologique de la profession de psychologue – à l’élaboration duquel ces psychologues ont participé, prévoit: “il est interdit que les psychologues présentent de fausses données pour lesquelles en réalité n’ont pas été réalisées des mesures” (Art. XIV-11).
 
Aucun de ces rapports de “constatation” (mot qui signifie selon le DEX – dictionnaire explicatif roumain – “identifier par expérience directe“) n’a pas débuté  par une recherche directe, systématique et rigoureuse de MISA. Ces études ont été faits au bureau, en sortant les données de l’imaginaire ou des journaux. Nous affirmons cela parce que les rapports en question contiennent en grande mesure les mêmes désinformations, que nous avons tous pu lire dans les journaux avant et après 2004, parfois formulées de la même manière.  Les psychologues en question ont fabriqué ces “constatations” sans jamais parler à un yogi de MISA, sans effectuer des observations et des mesures sur aucun d’entre-nous.
 
Tout étudiant en psychologie apprend dès la première année de faculté qu’il a à sa disposition de nombreuses méthodes pour assurer une très grande objectivité dans les études qu’il réalise : à côté de l’application des tests psychologiques, un psychologue peut réaliser des interviews, peut appliquer des questionnaires ou peut effectuer des observations directes selon des critères bien établis. Finalement il doit fournir des informations concernant les méthodes utilisées, aux données brutes récoltées et à la façon dont il a travaillé les résultats. Pour cette raison, tout étude ou rapport psychologique – d’autant plus s’il est utilisé en tant que preuve dans un procès juridique – doit contenir: des données quantitatives sous forme de tableaux, des graphiques, des pourcentages concernant la fréquence, l’intensité et le degré de manifestation des aspects invoqués et des descriptions qualitatives des aspects qui ne peuvent pas être quantifiés qu’il a observés
 
Les rapports réalisés par l’expert international en matière de sectes, Karl Erik Nylund avec des psycho-sociologues suédois de Skop Research, dirigé par le docteur agrégé en sociologie Orjan Hultaker, a impliqué la réalisation des interviews et des observations directes, selon des critères bien établis, sur les pratiquants de yoga du cadre de MISA et de NATHA. Les réalisateurs de l’étude ont également rencontré Gregorian Bivolaru quatre fois, discutant à chaque fois environ 5 à 7h avec lui. Leurs conclusions ont été des preuves solides en faveur de Gregorian Bivolaru dans le procès où la Cour Suprême de Justice de Stockholm a décidé de lui accorder l’asile politique. Ces psychologues ont interviewé et observé aussi bien des personnes qui pratiquent à présent le Yoga, que d’anciens élèves. Leurs conclusions contredisent entièrement les rapports fabriqués par les psychologues roumains : MISA n’est pas une secte, son orientation ne contrevient pas aux valeurs, aux règles et aux normes de la société, au contraire, conférant une amélioration de celle-ci, par la transformation en bien de chaque pratiquant de Yoga, MISA n’isole pas et ne prend pas distance du reste de la société.  
 
Un étude statistique réalisé en 2005 sur quelques centaines d’élèves de MISA montre la même chose : MISA est un groupe d’intellectuels (87% des yogis ont effectué des études supérieures, bon nombre d’eux possèdent même un doctorat), les yogis sont bien intégrés dans la société, ils sont actifs du point de vue professionnel et social, et leur évolution écolière et professionnelle a été ascendante au cours des années où ils ont pratiqué le Yoga. Ils jouissent d’un état de santé physique et psychique bien au-dessus du niveau de la population actuelle de la Roumanie.
 

Des hypothèses et des généralités à la place d’arguments concrets

 
Devant ces recherches réalisées selon la déontologie, les soi disantes « constatations » déposées dans le dossier contre MISA sont pleines de termes prétentieux et des grands mots qui donnent l’impression d’un ouvrage scientifique de haut niveau. Leur seule valeur est donnée par le fait qu’ils sont signés par des noms bien connus dans la psychologie roumaine. Mais la crédibilité de ces personnes n’est pas une garantie de leur professionnalisme, surtout parce que Irina Holdevici, Tudorel Butoi, Mihaela Minulescu ou Ruxandra Răşcanu se disqualifient devant tous les psychologues par la façon dont ils ont réalisé ces études.
 
Nous rencontrons partout des expressions floues comme : “dans de nombreux cas”, “il a été constaté dans le cas d’une série des membres du mouvement”, “la plupart des adeptes”, “pourrait déterminer”, “il paraît que”, “il est possible de”, “peuvent être circonscrites”, “on pourrait considérer que”. Entre constater sans doute jusqu’à pouvoir considérer est une voie longue. Le rapport de Luminiţa Petrescu, par exemple, est composé en copiant des pages entières d’ouvrages de psychologie ou de psychiatrie. Ses affirmations montrent seulement le fait que l’auteur avait lu sur les catégories sociales les plus vulnérables face aux techniques de manipulation et sur les manifestations de la schizophrénie.
 
Nous apprenons par exemple que: “les malades psychiques ou les personnes avec des antécédents psychiatriques, exemple : schizophrénies avec rémission défectueuse, syndromes discordants, symptomatologie basée sur le clivage dissociatif ; les personnes avec des vulnérabilités psychiques ou psychosociales, célibataires ou solitaires provenant des séparations de fait ou de mariages interrompus, par décès ou divorce; les personnes avec des insuffisances adaptatives majeures, d’habitude des intellectuels” seraient, selon les psychologues, “les catégories les plus exposées à la persuasion et à la manipulation, favorisées par leur suggestibilité augmentée”.
 
Ce qui manque entièrement est la justification de placer ce passage dans le contexte du rapport sur MISA. Le psychologue de MAI ne nous dit pas s’il a détecté ces catégories dans le cadre de MISA aussi, à l’aide de quelles méthodes il a fait cela et quelle est leur prépondérance dans le cadre de MISA, si elles existaient.
 
Dans le même rapport nous est présenté un large extrait d’un ouvrage de C. Friedmann sur la schizophrénie, sans offrir, cette fois non plus, les arguments et les exemples concrets qui justifient la présence de ces informations dans ce contexte. Vers la fin nous découvrons pourtant que Luminiţa Petrescu a une mémoire assez bonne et qu’elle se souvient du fait que le sujet de son rapport est MISA et non pas une conférence sur la schizophrénie, et nous lisons, parmi des éclats de rire, que: „Les zones spécifiques avec la plus grande implication dans l’étiologie des schizophrénies est (la faute ne nous appartient pas) le système limbique ou le rhinencéphale, sollicité dans les pratiques de MISA.” Ne vous laissez pas intimider par des termes comme rhinencéphale, Il s’agit d’une ancienne appellation qui se réfère à une partie du cerveau impliquée dans la perception de l’odeur, et corrélée à certaines émotions instinctuelles. Nous voyons donc qu’il est sollicité à chaque fois que quelqu’un sent une odeur, dans ces conditions tout le monde devrait souffrir de schizophrénie.
 
De même, dans le rapport d’APR, les auteurs, qui enseignent la psychologie dans différentes universités, oublient qu’elles ne se trouvent pas en chaire et commencent à énumérer purement et simplement une série de techniques d’influence. Nous trouvons à nouveau seulement une classification générale, mais sans spécifier les comportements observés chez les yogis de MISA, qui exemplifient l’application de ces techniques. Une seule exception confirme la règle, il s’agit de la privation de nourriture des adeptes où nous pouvons lire: “les régimes d’Oshave”. Pauvre Oshawa! Après que des milliers de médecins et des recherches du monde entier ont mis en évidence la valeur thérapeutique particulière de ses régimes macrobiotiques, après que des cliniques soient construites où ces régimes sont appliqués pour guérir des affections sérieuses, parmi lesquelles même le cancer, des psychologues, des “experts” en tout, les considèrent comme privation de nourriture et méthodes de manipulation. Alors il en est de même avec… “les règles d’hygiène”.
 

Les psychologues n’ont pas la compétence pour apprécier les aspects spirituels

 
En fait, l’Association des psychologues de Roumanie – APR – n’est ni compétente, ni habilitée à faire des appréciations sur des aspects spirituels. Des statuts de l’APR nous apprenons que l’Association s’occupe de la promotion du développement de la psychologie en tant que science et que profession, en assurant des “hauts standards de compétence et d’éthique professionnelle” et a pour but, entre autres: “la croissance de l’efficacité des activités sociales et économiques”, bien qu’elle se déclare comme une organisation à caractère non lucratif.
 
La façon dont elle promeut la compétence et l’éthique, nous venons de le voir. Après avoir rédigé le rapport cité plus haut, en franchissant toutes les normes déontologiques, Irina Holdevici est devenu vice-présidente de l’Association! Par contre, l’efficacité des activités économiques est bien augmentée. Tudorel Butoi fait augmenter les profits de Croma SRL, et Irina Holdevici aide son vieil ami, Mario Sorin Vasilescu, à saper l’image d’une école qu’il avait considérée depuis toujours comme concurrente.
 
Comme cette Association ne s’est impliquée dans aucun problème majeur de la société roumaine – pour prendre position contre l’agressivité propagée à travers la télévision, contre les violences dans la famille, contre le tabac, contre la consommation de drogues et d’alcool – elle prend position contre une école de Yoga, dans les conditions où la spiritualité est une dimension de la vie humaine trop peu étudiée par la psychologie roumaine et par la psychologie, en général.
 
Pourtant, les auteurs du rapport élaboré par APR font des appréciations concernant les pratiques spirituelles enseignées dans le cadre de MISA. Ils qualifient le Yoga, tel qu’il est enseigné dans le cadre de MISA d’ “innovations spirituelles” ayant une “authenticité discutable”. Ils font même des appréciations, sans être en connaissance de cause, sur les concepts millénaires de yoga: “le sens original du concept  de karma yoga a été dénaturé par la doctrine de MISA”. Erreur! Le sens du concept de Karma Yoga est dénaturé par le fait qu‘aussi bien eux, que la presse et les procureurs, l’assimilent à du travail forcé.
 
On aurait pu s’attendre à ce que des appréciations pareilles concernant les concepts du Yoga viennent de la part d’une organisation avec un profil crédible, comme la Fédération Internationale de Yoga (FIY) – l’autorité mondiale en matière de yoga. Mais elles proviennent de la part des non-spécialistes et sont contraires aux appréciations compétentes faites par la FIY, dont MISA fait partie justement parce qu’elle réunit tous les standards concernant la pratique du Yoga. D’autant plus, étant impressionnés par la valeur spirituelle des modalités d’enseigner et de pratiquer le Yoga dans le cadre de MISA, les représentants de FIY ont organisé en novembre 2005, à travers leur filiale européenne, le premier Congrès européen de Yoga à Bucarest. À la fin du congrès, les yogis de MISA ont été félicités pour la façon exemplaire dont ils ont pratiqué le Karma Yoga pour organiser et assurer le bon déroulement du congrès. En signe d’appréciation et de reconnaissance de sa valeur en tant que professeur de Yoga, Gregorian Bivolaru a été élu membre à vie du Conseil mondial de la FIY, le plus haut dans ce domaine. 
 

Conformément aux affirmations des psychologues, la société roumaine rejette et isole MISA

 
L’un des points forts des rapports élaborés par ces psychologues est le fait que MISA est “un système quasi fermé auto perpétuant et aliénant pour l’individu” qui “peut conduire à l’apparition de certains troubles psychiques et psychosomatiques avec des possibles effets nocifs sur le plan individuel et celui de l’intégration sociale”. Dans leur essai de présenter MISA comme un système fermé, isolé du reste de la société, les psychologues dirigés par Irina Holdevici ont démontré le contraire. D’autant plus, la façon perverse dont ils ont formulé leurs arguments démasquent leurs intentions malveillantes. Voilà ce qu’ils disent :
 

“La société ridiculise et rejette clairement “les innovations” spirituelles de MISA et ceux qui les pratiquent, tel que les membres du Mouvement en sont (auto)-exclus”. À l’exception des ironies concernant la valeur spirituelle des pratiques du cadre de MISA, la phrase ci-dessus aurait été correcte, y compris du point de vue grammatical. Mais celui qui l’a formulé n’a pas pu s’abstenir et a ajouté avant le mot ‘exclus’ une parenthèse. Ainsi il nous a offert deux variantes dans une seule phrase – que nous allons retransmettre de façon abrégée: “La société ridiculise et rejette clairement les enseignements de MISA et ceux qui les pratiquent, tel que les membres du Mouvement en sont exclus” et “La société ridiculise et rejet clairement les enseignements de MISA et ceux qui les pratiquent, tel que les membres du Mouvement en sont auto-exclus”. Laquelle des deux vous semble logique et correcte? Évidemment la première ! Comment quelqu’un pourrait s’auto-exclure du moment que quelqu’un d’autre le rejette ?
 
Un autre non-sens peut être encore plus grand que le premier: “l’isolation sociale de l’adepte à l’intérieur de MISA est réalisée par – ATTENTION! – l’exercice réalisé par l’adepte de sa ridiculisation dans la société”. C’est-à-dire, c’est toujours le yogi de MISA, rejeté et exclu de la société à cause de ses convictions, qui se ridiculise seul. Nous avons rencontré la même logique perverse seulement dans le rapport de la CSM (la Cour Suprême de la Magistrature) qui soutenait que ce ne sont pas les procureurs et les masqués, mais les yogis qui ont commis sur eux-mêmes les abus de 2004, les ont filmé et ensuite les ont transmis à la presse!
 
Derrière tous ces rapports nous retrouvons la même commande : par des formulations et des arrangements de la plume, ce sont toujours les yogis de MISA qui doivent être coupables. Et l’ordre est aveuglement suivi, avec même le risque de défier la logique élémentaire. Vous souvenez-vous de ce que nous avons appris dans les leçons de grammaire à  l’école élémentaire ? Dans une proposition, on établi le sujet en posant la question “qui”, et le complément direct (l’objet ou la personne sur laquelle est réalisée l’action) est établi en posant la question “sur qui/quoi?”. En revenant à notre proposition, nous posons la question: “qui ridiculise et rejette clairement MISA? La réponse est: “la société”, donc ceci est le sujet de la proposition – celui qui réalise l’action. Qui est rejeté par la société? Les yogis – sur eux est réalisée l’action de rejet et de ridiculisation. 
 

Les dissidents d’hier et les yogis d’aujourd’hui 
 
On écrivait au début de cet article que les yogis de MISA sont traités à présent de même que ceux qui ne se conformaient pas à l’ordre socialiste étaient traités par le système communiste avant ‘89. Voilà ce que les psychologues écrivaient en 2004 sur MISA: “Une pseudo culture orientale (sic) en prédominance contre les normes de vie sociale généralement acceptées”. Une autre faute de rédaction, comme beaucoup d’autres dans le réquisitoire. Le mot correct était „orientée”…
 
Nous lisons aussi dans le rapport élaboré par le commissaire Luminiţa Petrescu une autre affirmation surprenante, qui nous indique bien que tout est une question de contrôle social: “Les zones de désorganisation sociale se trouvant au-delà des aires résidentielles où se trouvent la plupart des ashrams de MISA sont déclarées par les spécialistes comme pathogènes en psychiatrie, par la rupture des liaisons de famille, le déplacement forcé des individus, l’absence du contrôle social et de possibilités de communication”. La même vision et le même langage que dans la période communiste.
 
Dans l’ouvrage “La psychiatrie sous la dictature. Un livre blanc de la psychiatrie communiste roumaine”, le Dr. Ioan Cucu et le Dr. Toma Cucu dévoilent les abus réalisés à l’époque sur les dissidents. Parmi de nombreux exemples, sont cités les mots significatifs de M.P. (psychiatre reconnu à l’époque pour son implication active dans des hospitalisations forcées): “pourquoi le dissident politique ou religieux ne serait pas un malade psychique, alors que la folie même est une dissidence face à la normalité?”. Les auteurs de l’ouvrage ajoutent: “la violence doit être exercée contre tout individu qui ne s’encadre pas dans la collectivité, telle qu’elle était définie par le parti, et l’anormal, le malade était pour cette raison défini par son caractère asocial, atypique, raison pour laquelle le socialisme condamnait tous ceux qui étaient originaux, ceux qui pensaient différemment, toutes les minorités, même les groupements religieux”. Qu’est-ce que les psychologues actuels disent de MISA? – “culture orientée en prédominance contre les normes de vie sociale généralement acceptées” avec des effets pathogènes! 
 

Brève introduction dans le ” langage sectaire” de la secte des psychologues

 
Après avoir démontré que la société est celle qui rejette MISA, les psychologues parlent du fait que celle-ci “isole ses adeptes avec un “langage sectaire” avec une fausse profondeur spirituelle, des expressions prolixes et abstraites.” Pour éliminer tout doute nous avons consulter le dictionnaire pour le mot prolixe: “PROLÍXE, adj. (De l’expression, du style) Dépourvu de concision, trop compliqué; (des gens) qui s’exprime de façon confuse ou compliquée, en utilisant trop de mots (souvent inutiles)”.
 
Nous avons consulté le dictionnaire concernant d’autres mots ou formulations contenues dans le rapport des psychologues, que, nous l’avouons, nous avons trouvées très abstraites et compliquées. On savait que les psychologues ont un langage tordu, qu’au lieu de s’exprimer directement, ils préfèrent des termes prétentieux qui donnent à leur discours une teinte scientifique et incompréhensible pour ceux qui ne font pas partie du domaine. En définitive, chaque domaine a son langage spécifique. Nous aussi, nous utilisons des termes sanskrits conformes à la tradition yogie parce qu’ils expriment plus clairement certains concepts. En plus, lorsque deux yogis des pays différents disent Atman ou Bhujangasana ils se comprennent entre eux, même s’ils parlent des langues différentes. De même, deux informaticiens comprennent ce qu’est un “cluster” ou “serveur” même si un ignorant dans le domaine de l’informatique devra consulter un dictionnaire pour comprendre ce qu’ils veulent dire. 
 
Les références au langage sectaire, prolixe et abstrait nous rappellent ce que le journaliste Mihai Răzvan Rotaru écrivait dans le journal « Ziua de Constanţa » durant l’été 2004. Il avait trouvé sur le site yogaesoteric le programme du camp de Costineşti et en avait savamment conclu: „Dans le programme du camp nous avons trouvé seulement des indices flous, dans une terminologie codée: „Lundi, 2 août 2004, 21-21.30-Méditation: La Grande Puissance Cosmique Bagalamukhi”. Probablement que la méditation de 21h est, en fait, “la spirale énergétique” que les yogis réalisent la nuit sur le camp à côté du cimetière. Mais contrairement aux autres années, cette chose n’est pas mentionnée de façon explicite.” On a bien rigolé en lisant ces inepties provenues d’une sacré ignorance et de la paresse qui les a empêché de chercher sur l’Internet ce qu’est Bagalamukhi. Mais on ne se serait pas attendus à un comportement similaire de la part des psychologues.
 
Et du fait que nous n’avons pas pu comprendre ce que certaines formulations contenues dans leurs rapports voulaient dire, nous avons décidé de consulter quelques psychologues pour nous décoder leur sens caché. Et surprise : ceux-ci non plus, bien qu’ils travaillent depuis des années dans le domaine, n’ont pas réussi à décoder la signification. Le dictionnaire général ou les dictionnaires de psychologie ne nous ont pas non plus été d’une grande aide.
 
Nous vous présentons par la suite quelques exemples, peut être parmi les lecteurs de cet article, il y a des personnes qui vont comprendre ces expressions. Irina Holdevici, Mihaela Minulescu et Ruxandra Răşcanu écrivent dans le rapport d’APR de: “l’approche dynamique sur la base de l’influence” et de “la restructuration de la possibilité des adeptes par l’annulation du discernement critique”. Tudorel Butoi est, son notre avis, un exemple vivant de l’expression prolixe: “culture suggestive-persuasive des valences de la sexualité, en exacerbant la volupté de l’hédonisme érotique”, “contemplatif inactif désinsertion sociale”, “autorité persuasive actionelle”. Et Luminţa Petrescu ajoute le comble: “la dissimilation de la motivation réelle du désir d’association et de dissémination”.
 
Il y a aussi d’autres aspects dont on ne peut pas parler dans l’espace de cet article. Un fait est clair en parcourant les trois rapports de constatation. Leurs auteurs, bien qu’ils jouissent de crédibilité, à cause des positions qu’ils détiennent dans le monde des psychologues, sont totalement dépourvus de professionnalisme. Et s’ils ont encore une dose minime de conscience professionnelle, ils devraient revoir leur point de vue et s’arrêter de faire de jouer aussi salement. Sinon ils se déqualifient pour toujours en tant que gens et en tant que représentants de la profession de psychologue.

Bibliographie:
Ioan I. C. Cucu, Toma Cucu – Psihiatria sub dictatură. O carte albă a psihiatriei comuniste româneşti (La psychiatrie sous la dictature. Un livre blanc de la psychiatrie communiste roumaine), Piatra Neamţ, 2005
Rechizitoriul elaborat de Ministerul public şi publicat de Jurnalul naţional 
(Le réquisitoire élaboré par le Ministère public et publié dans le « Journal national »)

 
 

yogaesoteric
2007

 
 

Also available in: Română

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More