Interview avec Gabriel Andreescu, représentant de l’Association pour la Défense des Droits de l’Homme – Comité Helsinki (APADOR-CH)

Une interview réalisée par Oltea Mutulescu
Photo: Pierre Crié

«Malgré l’implication de nombreuse institutions -Le Parquet, les services secrets., la Gendarmerie, la Police, etc.– qui , finalement se couvrent réciproquement, la présentation du cas MISA et du cas  Gregorian Bivolaru au niveau international  me semble être une étape importante pour qu’en fin de compte, on rende justice aux victimes». Sa préoccupation  pour les droits de l’homme n’est pas une simple occupation. Gabriel Andreescu a le sens de la justice comme les milliardaires ont le sens de l’argent. Il  ne se sent pas apaisé si le trésor des justes principes est menacé par la faillite. Parce que la faillite de la justice c’est la faillite de la démocratie. En plus, il a une relation spéciale avec la liberté, qui dépasse ses intérêts personnels. Pour cette raison, il est parmi les quelques dissidents du régime Ceausescu, qui a été prêt à  risquer sa position sociale et son intégrité physique pour parler au nom de la liberté de tous. On regarde Gabriel Andreescu et on a envie de dire «voilà un homme qui est fait pour ça». Surtout  qu’il ne veut pas se faire remarquer. Discret comme homme, tenace comme militant, il passe avec un air naturel au-delà de ses convictions. Ce n’est pas lui qui est important, il est juste une voix qui ne peut pas se taire quand la justice est enchaînée. C’est  pour cette raison que  le rôle de responsable APADOR-CH pour les droits des minorités et pour la liberté de la conscience lui va parfaitement. Yoga Magazin a eu un dialogue avec M. Gabriel Andreescu  à propos des autorités roumaines qui se sont prêtées à la honteuse mise en scène du dossier de Gregorian Bivolaru,  à propos des  preuves APADOR-CH contre la demande d’extradition  du leader de MISA,  à propos des raisons pour lesquelles celui-ci peut obtenir l’asile politique en Suède, et à propos de la montagne qui  accouche d’une souris comme les  lamentations d’Adrian Minune face à  la sexualité tantrique.

Yoga Magazin :Quelles sont les institutions qui ont déjà reçu les conclusions par rapport au cas MISA-Gregorian Bivolaru, après l’assaut des autorités l’année dernière?

Gabriel Andreescu :A.P.A.D.O.R-C.H. envoie des rapports annuels avec des documents spécifiques à plusieurs institutions internes et internationales. Ceci a lieu un ou deux mois avant la fin de l’année. Dans  certains cas les rapports sont utilisés immédiatement lors d’entretiens avec des acteurs compétents.  Le rapport concernant les évènements du 18 mars 2004, sont arrivés en tout cas à la Commission Européenne et à certains membres du Parlement Européen. Malgré  l’implication de nombreuses institutions -le Parquet, les services secrets , la Gendarmerie,la Police, etc.- qui se couvrent réciproquement, la présentation de ce cas au niveau international  me semble être une étape importante pour qu’en fin de compte, on rende justice aux victimes.

Yoga Magazin :Quelles sont les organismes internationaux qui ont été informés des abus perpétrés contre le Mouvement d’Intégration Spirituelle dans l’Absolu ?

Gabriel Andreescu : Amnesty International a toutes les informations sur le cas et leurs responsables sont conscients de sa gravité. Nos partenaires principaux restent encore les Comités d’Helsinki qui font partie de la Fédération Internationale Helsinki (I.H.F.) qui a son siège à Vienne. En ce moment, le rapport I.H.F est en train d’être traité, et nous sommes sûrs que le cas MISA va trouver sa place dans le rapport  I.H.F. de  2004. Il sera  donc un bon document de référence  pour les gouvernements des autres pays et pour les autres organisations internationales.

Yoga Magazin : L’Ambassade des Etats-Unis édite chaque année un rapport concernant la situation des droits de l’homme en Roumanie. Pourtant, le cas MISA n’est pas du tout inclus dans  le rapport 2004. Comment peut-on expliquer ça ?

Gabriel Andreescu : Le rapport annuel du Département d’Etat des Etats-Unis concernant les droits de l’homme dans le monde est  un de plus sérieux document  dans ce domaine. Il utilise comme première source les rapports élaborés par les ambassades américaines, qui ont  à la base leurs propres investigations et des informations reçues d’organisations non gouvernementales. Le comité d’Helsinki a été invoqué dans presque tous les rapports de l’Ambassade américaine. Notre rapport APADOR-CH sur les événements  du 18 mars 2004 est lui aussi arrivé à l’Ambassade américaine, dès que nous l’avons élaboré. J’ai été choqué de son absence dans le Rapport annuel du Département d’Etat américain, pourtant d’habitude  si détaillé dans d’autres situations similaires en Roumanie !

Yoga  Magazin : Quelles sont les chances d’une perception externe correcte sur le cas MISA? Comment les médias étrangers peuvent-ils comprendre ce cas alors qu’il existe une quasi unanimité anti-MISA et anti-Bivolaru dans les médias roumains?

Gabriel Andreescu : Je dois avouer qu’il n’est pas  facile de convaincre le monde que derrière ce terrible déploiement de  forces contre  MISA, il n’y a  pratiquement  rien. Moi-même, quand je pense à ce cas-là, je suis vraiment étonné. Je peux comprendre les mass-médias, leur obsession pour le scandale et pour le spectacle et la violation systématique de la déontologie. Je peux comprendre l’opinion publique, sa nature conservatrice  et réceptive aux histoires de drogues, de sexe et d’exotisme asiatique, etc. Il y a partout dans le monde  des organisations prêtes  à chasser les groupes qui s’éloignent des convention sociales. Spécialement ce qu’on appelle «des sectes » ont représenté avec prédilection  une victime pour les gardiens du consensus. Mais, je ne peux pas comprendre les institutions. Quelle raison pourrait expliquer le déploiement de forces, gigantesque et illégal ? Il y a quelques spéculations: un scénario pour couvrir le scandale Gabriel Bivolaru, un  fumigène parfait pour couvrir la corruption gouvernementale. Les explications ne me contentent pas.

Yoga Magazin : Si APADOR-CH était cité en justice en Suède quand les autorités suédoises vont juger la légalité de la demande d’extradition de Gregorian Bivolaru , quelle serait  votre position ?

Gabriel Andreescu : Certes APADOR-CH n’est pas partie prenante dans le procès de Bivolaru, elle n’y plaide pas. L’association pourrait déposer des témoignages sur la base des investigations déjà faites. Elle répondrait aux allégations qu’elle a rencontrées dans sa propre enquête. Je suis déjà sûr d’une chose : l’utilisation de cette mineure, Madalina Dumitru, a été abusive, contre tous les principes concernant la protection des mineurs, un ensorcellement honteux et dramatique  des autorités. J’ai des arguments, j’ai l’interview de Madalina, donc j’ai des preuves contre la demande d’extradition de Gregorian Bivolaru.

Yoga Magazin : Quels seraient les arguments d’APADOR-CH  pour soutenir la demande d’asile politique de Gregorian Bivolaru devant les autorités suédoises ?

Gabriel Andreescu : La question est, un peu  rhétorique car  cette organisation devrait assumer  institutionnellement une telle plaidoirie en faveur de l’asile politique et, certes, elle le fait toujours seulement après une étude sérieuse  du dossier. Pour une organisation des droits de l’homme la présentation et l’évaluation des faits est prioritaire par  rapport   aux conclusions. Je voudrais souligner les  éléments suivants qui sont décisifs, à mon avis, pour une demande d’asile politique : Gregorian Bivolaru est harcelé par les autorités roumaines depuis les années 70, or ce harcèlement  –indiscutable harcèlement- s’est également poursuivi  après 1989. Je répète  un fait évident : Gregorian Bivolaru a été persécuté politiquement sous le régime communiste, ce qui explique aussi sa détention durant cette  période  ainsi que son internement dans un asile de malades mentaux irrécupérables. Il a été  une victime de l’abus  psychiatrique. Pourtant, après la chute du système, la collaboration étrange entre les institutions publiques et les mass-médias a contribué à transformer Gregorian Bivolaru en  paria de la société roumaine. A cause de la propagande, il y a donc un vrai danger qu’il soit molesté, lynché dans la rue. Alors que le comportement du Parquet et des instances ne suggèrent guère l’intérêt de chercher la vérité. Mais, comme je l’ai déjà souligné : toutes les choses dites ne sont pas une plaidoirie pour les théories et les options de Gregorian Bivolaru.

Yoga Magazin : Est-ce qu’il y a un cas MISA ou un cas Gregorian Bivolaru, ou le harcèlement contre MISA n’est-il qu’une  stratégie d’annihilation du guide spirituel?

Gabriel Andreescu : Juridiquement, après toutes les accusations accablantes adressées à MISA en mars dernier (drogues, trafics  d’armes et de personnes, menace publique pour la sécurité nationale, pornographie, etc.) aucun  dossier n’a été ouvert contre MISA, contre le mouvement. Je ne crois pas que Bivolaru serait devenu « un cas » s’il n’avait pas été  impliqué dans l’activité de Mouvement d’Intégration Spirituelle dans l’Absolu,  qui a formé une « communauté »  de plus 35.000 personnes. La propagation du yoga, la publication de certaines techniques et styles de vie exotiques, quelques uns irritant le  sens commun –telles la thérapie par l’urine, la continence sexuelle- ont constitué des éléments indispensables. Si  on suit attentivement le phénomène on peut constater qu’il a impliqué les institutions, les mass-médias, l’homme de la rue, tous ensemble, en même temps. Ainsi, tout le monde a pu apercevoir un petit cochon qui s’est transformé en  éléphant qui, à son tour, a mis au monde une petite perle de verre, la petite perle d’accusation selon laquelle Bivolaru aurait eu une relation sexuelle avec une mineure de 17 ans.

Yoga Magazin :Est-ce qu’il y a des violations systématiques des droits de l’homme qui peuvent  faire penser à une persécution constante, une  campagne contre les pratiquants  du yoga  dans cette école spirituelle, MISA ?

Gabriel Andreescu :Je connais le cas de certains fonctionnaires qui ont été obligés de renoncer à leur pratique du  yoga pour garder leur emploi. Quelques-uns d’entre eux ont été sanctionnés et licenciés au moment où ils ont commencé à en parler –c’est le cas du policier Lucian Gradinaru. On prétend qu’il y avait une circulaire écrite de la Police (dans le cadre de l’inspectorat général de Police) qui visait les pratiquants du yoga. Le cas de juge Simona Lungu a été rendu  public, la seule faute de ce juge étant d’avoir croisé MISA. On a déjà reçu des plaintes d’autres candidats menacés parce qu’ils avait suivi des cours de yoga. Heureusement ils nous l’ont annoncé à temps, ainsi  la menace a été éloignée. J’ai l’impression d’être en plein Moyen Age. Je n’oublierai jamais le commentaire du policier Gradinaru : « Est-ce que le fait de ne pas fumer, de ne pas consommer d’alcool, de ne pas manger de  viande, de ne pas mentir, de ne pas  graisser la patte…veut dire que je suis une personne indésirable, un policier qui ne mérite pas de faire partie de cette institution… ? Qui juge qui ?

Yoga Magazin :Durant l’année dernière il a été publié  plus de 1.200 d’articles qui parlent du scandale MISA-Gregorian Bivolaru. Combien de fois APADOR-CH a-t-il été sollicité de la part des médias  pour  tous les articles et les émissions à ce sujet ?

Gabriel Andreescu :J’ai été sollicité par quelques télés : Antena 1, B1, Realitatea TV, OTV, et, bien sûr, par Yoga Magazin. Donc cinq ou six fois. Mais, jamais je n’ai  senti  la curiosité des journalistes pour la vérité. Et j’avais, en principe, des informations qui pouvaient vraiment intéresser : j’ai connu personnellement  Gregorian Bivolaru au milieu des années 70; j’ai fait plusieurs investigations sur MISA; j’ai réalisé certaines analyses; j’ai une certaine compréhension du sujet, je ne fais pas le jeu de tel ou tel  groupe d’intérêt et je n’hésite pas à dire ce que je pense, même s’il y a  des sujets sensibles. Donc,  je répète, les gens ne  semblent pas être intéressés par la vérité.

Yoga Magazin :  Le mot « secte » est l’étiquette préférée par les médias quand on parle de MISA. Croyez-vous qu’une telle accusation soit juste ?

Gabriel Andreescu :Le mot « secte » doit être évité. Il est péjoratif, il incite au rejet et il est inadéquat conceptuellement. On peut quand  même accepter le mot  en conformité avec les définitions courantes, c’est à dire, de groupe religieux, créé récemment, conduit par un leader charismatique qui est vu comme un innovateur spirituellement. En effet, en roumain le mot « secte » correspond mieux au terme anglais « cult ». Le terme roumain « culte » est une traduction anglaise pour « religious denominations ». Donc, MISA n’est pas un groupe religieux. Mais un groupe qui promeut la philosophie et les techniques anciennes de yoga. C’est vrai qu’il le fait  d’une manière syncrétique  dans laquelle  je ne me retrouve pas. Mais ça c’est autre chose.

Yoga Magazin : On a parlé sans arrêt du tantrisme comme d’une sexualité déviée, qui éloigne l’homme des choses naturelles en lui proposant un orgasme prolongé et contrôlé parfaitement par la continence sexuelle. Comment peut-on expliquer l’agressivité des médias roumains, l’agressivité de l’opinion publique qui font de cette vision tantrique un nouveau  chef d’accusation contre MISA-Bivolaru ?

Gabriel Andreescu :Le Tantra Yoga est une pratique ancienne. Une pratique  avec des effets remarquables, raison pour laquelle elle doit être pratiquée avec précaution. Elle donne à la sexualité une dimension sacrée, donc elle est contraire au profane. Les accusations de certains pudibonds sont comme les lamentations d’Adrian Minune (chanteur des faubourgs) devant la musique de Bach. La continence est juste un de ces éléments techniques. Mais l’avantage de contrôler l’orgasme n’est-il pas évident? Quel pourrait être l’atout de ceux incapables de faire ça ?

Yoga Magazin : Les médias portent des accusations graves contre Gregorian Bivolaru. APADOR-CH par toutes ses interventions publiques, parle du citoyen Bivolaru dont les droits fondamentaux ont été violés. Qui a tort ?

Gabriel Andreescu : Tout le monde peut avoir tort. Mais notre sujet est un sujet très circonscrit : dans quelle mesure les accusations sont-elles vérifiées? dans quelle mesure sommes-nous en face d’une violation des droits de l’homme? Les questions les plus courantes sont  : comment tel article du Code Pénal est-il appliqué? comment les garanties de la Convention Européenne des Droits de l’homme sont-elles respectées? etc. APADOR-CH ne juge pas la valeur des techniques de yoga, elle n’est pas intéressée par les bénéfices de la thérapie par l’urine, ou qui  rencontre qui. Pourtant je ne veux pas dire que tout est réduit à un algorithme et que l’attitude serait mécanique. Au contraire, on ne peut pas vraiment soutenir les droits de l’homme si on ne vit pas la dignité humaine et si on  ne respecte pas l’être humain dont on s’occupe. Mais les « fondamentaux » se traduisent quand on respecte les droits de l’homme avec des règles précises. On peut se tromper en principe mais, rien du Communiqué d’APADOR-CH ou des rapports effectués ultérieurement ne me semblaient  être démentis par les événements ultérieurs.

Yoga Magazin : Quelles sont les implications du transfert du cas Gregorian Bivolaru, en dehors de notre pays ?

Gabriel Andreescu : Je crois que l’internationalisation du cas Bivolaru est un fait positif. On s’attend à ce qu’un juge vraiment indépendant décide objectivement, à partir des informations mises à sa disposition. Mais, attention !  Ce n’est pas juste le verdict qui compte, coupable ou non coupable, mais aussi le procès : quelles preuves sont utilisées? comment ont-elles été vérifiées et acceptées? comment ont-elles été interprétées?  Il est important d’avoir une description détaillée de tout ce qui se passe pendant le procès en Suède. Et puis ces informations doivent être diffusées le plus possible en Roumanie.

Yoga Magazin : Qu’est-ce que peut signifier l’obtention de l’asile politique pour Gregorian Bivolaru, maintenant que la Roumanie adhère à l’Union Européenne ?

Gabriel Andreescu : Je crois qu’il va rouvrir tout le procès MISA. D’ailleurs il peut accroître la pression sur les autorités roumaines, sommées de  se justifier. Il semble un peu étrange qu’un pays membre de l’Union Européenne puisse accorder l’asile politique au citoyen d’un pays futur membre de l’U.E. Je me permets de rappeler que l’octroi de l’asile politique pour quelqu’un venu d’un pays démocratique n’est pas un cas exceptionnel. Au début des années 2000, l’Américain Keith Henson a demandé l’asile politique au Canada. Il a été condamné en Californie à un an de prison parce qu’il avait  menacé des membres de la controversée Eglise de Scientologie.  De même, un résident suédois a été sur le point de demander l’asile politique aux États Unis. Le pasteur pentecôtiste Aker Green a été condamné à  un an de prison car il a attaqué les homosexuels pendant une messe. Les États-Unis ont exercé des pressions diplomatiques sur la Suède afin qu’elle renonce à une telle législation et ils ont même annoncé qu’ils allaient offrir l’asile politique à ce pasteur. Voilà deux cas qui méritent réflexion. Il est question d’une vision différente, même dans des pays avec une bonne tradition démocratique, différence sur la religion et sur  la liberté d’expression.

Yoga  Magazin : Comment pourraient réagir les médias roumains si le leader spirituel Gregorian Bivolaru recevait l’asile politique en Suède ?

Gabriel Andreescu : Je ne vois pas les journalistes roumains capables de faire un « mea culpa ».  Mais j’espère que l’octroi de l’asile politique pour Gregorian Bivolaru va assurer un débat plus objectif sur le cas MISA. Il y a eu une campagne contre MISA, j’espère voir cette communauté avoir la possibilité de se défendre.

Yoga Magazin : Que disent les investigations d’APADOR-CH sur Gregorian Bivolaru ?

Gabriel Andreescu : Une association comme APADOR-CH ne donne pas de verdicts « qu’est-ce qu’est et qu’est-ce que n’est pas Bivolaru ». Mais elle fait des évaluations s’il y a des preuves en faveur des accusations. En conformité avec nos investigations il n’y a pas des preuves convaincantes. Ce qui choque dans le cas MISA-Gregorian Bivolaru c’est le déferlement d’accusations qui ont intoxiqué l’opinion publique et l’incapacité de prouver les délits. Et il ne faut pas oublier que les membres de MISA sont sous surveillance systématique depuis dix ans. Comment est-il possible qu’après toute cette longue période d’enquête, en utilisant tous les moyens mis à la disposition des Services Secrets (S.R.I.) que « la preuve » n’apparaisse  pas ? Il existe un contraste considérable entre la multitude et la gravité des accusations lancées au début et la médiocrité du dossier final –un contraste qui saute aux yeux,  même pour un néophyte. La solidarité entre l’opinion publique et les autorités dans ce cas, ne peut pas être expliquée juste par le manque de logique de ceux qui regardent  la télévision. Mais,  par l’intolérance de la société roumaine; par la satisfaction  de voir que les gens qui sont différents sont chassés. Les instruments de contrôle de l’opinion publique ont été largement utilisés sous le communisme et ils l’ont été de nouveau sous le régime d’Iliescu. Le cas MISA rentre dans la logique des confrontations de Targu Mures, les manifestations des mineurs, les attaques contre les ouvriers de IMGB, contre les protestataires sur la  Place de l’Université. J’espère que ce sera  la dernière manifestation de ce syndrome de fureur aveugle collective contre la liberté individuelle ou contre les différentes solidarités de groupes qui ne rentrent pas dans le lit de Procuste de la  majorité.
 


yogaesoteric

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